Depuis le XIIe siècle, des infrastructures pour les malades sont en place et évoluent dans la ville de Crest. Une maladrerie est remplacée par un hôpital à la fin de l'épidémie de lèpre, l'hôpital de l'Aumône, où les malades sont pris en charge par des religieuses. Marqué par un contexte de guerre au sein du territoire français (les guerres de religion), ce dernier se voit abandonné.

C'est en 1537 que commence alors une série de déménagements et réaménagements des bâtiments de l'hôpital, en décidant de construire un nouvel hospice-hôpital dans le quartier du Trou du Loup. Il avait pour mission de prendre en charge les malades mais également les personnes dans le besoin (rôle d'un hospice[1]).

En 1789, après son acquisition par la ville, l'hôpital est déplacé dans les anciens locaux du couvent des Cordeliers des sœurs de la Visitation (aussi appelées les visitandines) confisqués à la nationalisation des biens religieux. Il s'agit du site de Sainte-Marie.

Au XXe siècle, l'hôpital reste à son emplacement mais demande à être réaménagé, modernisé.

L'hôpital de Crest n'a pas fonctionné en tant qu'hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale. Il recevait tout de même des malades militaires tout en continuant à accueillir les malades civils.

Entre 1920 et 1924, de nouveaux bâtiments viennent compléter celui de l'ancien couvent.

En 2013, les services hospitaliers sont de nouveaux déménagés sur un nouvel emplacement dans le quartier Mazorel. Quelques prestations sont encore en fonction dans les bâtiments de Sainte-Marie tels que des EHPAD, une unité d'autodialyse et une maison d'assistance maternelle.

L'hôpital est administré par plusieurs commissions : une commission consultative médicale et une commission administrative. Cette dernière a un rôle de décision sur les sujets importants portant sur le fonctionnement de l'hôpital (gestion des bâtiments, des aménagements et du fonctionnement médical). Elle est composée de représentants de la collectivité territoriale, du corps médical et des représentants des usagers[2].

[1] Hospice : Établissement public ou privé, dont le régime est voisin de celui des hôpitaux, qui accueille les vieillards, les infirmes, les incurables, les enfants abandonnés, orphelins (définition du CNRTL).

[2] Représentants des usagers : https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche_le_representant_des_usagers-3-2.pdf [2022-04-20]

Les documents traités dans cet instrument de recherche forment un complément au fonds moderne du Centre hospitalier de Crest déjà conservé aux Archives départementales. Ce complément est composé de 73 articles cotés en H-dépôt 3/281-355, ils ont été produits entre 1856 et 2012.

De ces archives se distinguent deux axes principaux : l'administration et les hospitalisations.

Au sein de la première partie, les archives témoignent du fonctionnement de l'hôpital entre 1901 et 2005, au travers de dossiers de la commission administrative, des tableaux de budgets et des registres de fournitures. On trouve également des dossiers concernant l'acceptation de dons et legs réalisés par des bienfaiteurs à l'hôpital. Les dons et legs permettent à l'hôpital l'entrée de revenus réguliers.

Dans la seconde partie, les documents conservés donnent une vision des mouvements de malades entre 1856 et 2012, à la fois pour les malades militaires et les malades civils.

Les registres de malades renseignent à la fois sur les naissances, les décès, les entrées, mais également sur les différents services en fonction dans l'hôpital.