Autres Cotes
Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Importance matérielle
Caractéristiques physiques
Biographie ou Histoire
En 1940, le gouvernement Pétain prend la décision de dissoudre toutes les associations d'anciens combattants et de les fondre dans la Légion française des combattants. Peu à peu, la LFC prend une position politique de plus en plus marquée en suivant l'évolution du gouvernement de Vichy. De la Légion est sorti le SOL (Service d'ordre légionnaire) qui a donnée ensuite naissance à la Milice de Darnand le 5 janvier 1943.
Le 18 novembre 1941, Paul Marion, ministre collaborationniste agrandit le cercle de la Légion française des combattants en créant la Légion française des combattants et des volontaires de la révolution nationale. Le mouvement est ouvert désormais à tous les citoyens non combattants désireux d'apporter leur concours à la révolution nationale : les légionnaires volontaires. Le caractère officiel de la collaboration de la Légion avec les pouvoirs publics est clairement notifié. Cette nouvelle mouture de la Légion s'occupe essentiellement de propagande.
La Légion a pour mission de regrouper au service du pays tous les anciens combattants, organiser l'entraide combattante, assurer la collaboration des anciens combattants à l'œuvre des pouvoirs publics dans le cadre des communes, du département, des provinces et de la nation.
Sur rapport de René Pleven et de René Cassin, à Alger, le Comité français pour la Libération nationale met fin, par décret, à la Légion française des combattants en Afrique du Nord, et en France métropolitaine le 13 mars 1943 où cela ne sera appliqué qu'en 1944.
Historique de l'Union drômoise.Le développement de la formation légionnaire s'effectue différemment selon les départements. En Drôme, elle semble prendre un essor rapide. En novembre 1940, les adhésions sont déjà nombreuses : au 1er janvier 1941, la Drôme compte 270 sections communales et environ 18 477 membres. Comme dans le reste du pays, les autres associations drômoises de combattants sont condamnées à être dissoutes ou placées sous la tutelle de la Légion, toutes les communications par voie de presse sont soumises à l'approbation du président de la LFC. De même, les conditions d'entrée au sein de la Légion sont réglementées et encadrées par les tribunaux d'honneur.
Dès novembre 1940, 600 à 700 présidents et vice-présidents de sections communales sont choisis. En février 1941, sur les 378 communes recensées, 106 ont une population trop faible pour mettre en place une section. Cinq grandes zones ont été délimitées : Valence, Romans, Montélimar, Crest, Nyons. Le département a été divisé en 29 unions centrales, réparties en 10 districts. Toutefois, le fonctionnement administratif de la Légion est assez vague et ne comporte pas de directives claires jusqu'à la fin de l'année 1941. Il repose avant tout sur l'Union drômoise et le dynamisme des sections communales.
Le fonctionnement de l'administration légionnaire est long à se mettre en place : les premières activités, en 1940 et 1941, ont surtout été celles des réunions constitutives, du recrutement, de la propagande afin de faire connaître la Légion. C'est à partir de 1942 que les services d'action sociale et de propagande entrent pleinement en fonction.
Histoire de la conservation
Pour les origines du fonds, voir aux Archives départementales de la Drôme, 15 T 34.
Le 2 septembre 1944, sur ordre du préfet et à la demande de Jacques de Font-Réaulx, les scellés ont été posés sur les locaux de différents organismes, dont la Légion française des combattants, place Aristide Briand, comme en témoigne le procès-verbal de police. Mais dès le 5 septembre, J. de Font-Réaulx avertissait le préfet dans une note que les scellés avaient été brisés par les Américains qui furent empêchés in extremis de jeter les papiers dans le Rhône. L'archiviste fait état du transfert de ce qui restait, dans la cave de l'ancienne Mutuelle de Valence, rue Jonchère, dont les locaux étaient occupés en partie par la police.
Dans une note du 30 octobre 1944, J. de Font-Réaulx rend compte au secrétaire général de préfecture que les archives de la Légion française des combattants se trouvent au Musée et dans la cave de l'ancienne Mutuelle, qu'il y a eu des pertes et qu'il a fait transférer les livres utiles à la Bibliothèque municipale. Restent donc les archives de l'UMAC (actuellement en 39 J) et des imprimés de propagande en désordre que l'archiviste propose de faire éliminer en les vendant à un centre de récupération de vieux papiers, ce qui lui permettrait de faire le tri des archives à conserver.
Dans une note du 3 novembre 1944, le directeur de l'Enregistrement, des Domaines et du Timbre, demande l'envoi de documents comptables, dont le livre journal de 1943-1944, au receveur contrôleur principal des Domaines, et soumet la vente du reste des vieux papiers à l'autorisation de son administration centrale, qui ne se trouve pas dans le dossier. Cependant, le métrage conservé ne paraît pas pouvoir combler une cave et un second local, il est donc probable que les éliminations aient eu lieu (la cave devant notamment être libérée pour travaux).
Finalement, c'est en sous-série thématique 9 J " fonds de la Seconde Guerre mondiale " que ce fonds a été coté 9 J 24-59.
Présentation du contenu
Il convient tout d'abord d'attirer l'attention du chercheur sur la continuité chronologique constatée pour de nombreux dossiers, ce qui permet d'appréhender l'évolution générale de l'intervention de la Légion dans de nombreux domaines. En effet, les archives couvrent toute la période d'existence de la Légion, de sa création en août 1940 à sa dissolution en 1944. Ce fonds est très complet. Ainsi, nous pouvons y découvrir les nombreuses fonctions, actions et activités de cet organisme, tout particulièrement le dynamisme du service d'action sociale et du service de propagande.
Ensuite, il permet de comprendre le fonctionnement des sections communales, leur poids dans la gestion de la formation légionnaire à l'échelle du département auprès de l'Union départementale. À ce sujet, il est à noter la présence dans ce fonds des archives de la section légionnaire locale de Valence (2828 W 126-167). Enfin, une autre particularité de ce fonds est l'importante bibliothèque qui le compose, ouvrages qui permettent de saisir l'esprit du mouvement légionnaire.
Mode de classement
Une partie seulement du fonds, la bibliothèque, avait fait l'objet d'un inventaire (cotes 9 J 24-29) que nous avons mis à jour (2828 W 172-277).
Pour les autres documents composant ce fonds, nous ne disposions que d'un brouillon d'inventaire incomplet, par boîtes, difficilement exploitable car erroné. Ces ébauches d'instruments de recherche manquaient de pertinence, étaient incomplètes (pas d'introduction, pas d'index, pas de bibliographie, ni de sources complémentaires), les analyses étaient imprécises voire inexistantes, le plan de classement était à faire. De plus, un certain désordre régnant dans la sous-série 9 J, le classement effectué était complètement bouleversé par la disparition de documents d'archives et le mélange de dossiers, certains ne concernant pas la Légion. Enfin, il convenait d'effectuer des éliminations. Les archives de la Légion sont des archives publiques, et à ce titre elles ont été retirées de la sous-série 9 J et ont reçu la cote 2828 W. Une table de concordance entre les anciennes et les nouvelles cotes a été dressée.
Le plan de classement élaboré vise essentiellement à mettre en avant le fonctionnement interne de la Légion et sa place dans la vie politique, économique et administrative du département de la Drôme pendant la Seconde Guerre mondiale. D'une part, les archives concernant la constitution de la Légion (2828 W 1-27) et plus particulièrement les adhésions, l'administration (2828 W 28-49), la gestion du personnel (2828 W 50-55), la comptabilité (2828 W 56-61) permettent au lecteur de comprendre la gestion et le fonctionnement de l'Union drômoise, d'en mesurer le poids de par l'importance numérique de ses membres et la diversité de ses interlocuteurs.
Ensuite, les deux importantes parties consacrées aux activités du service d'action sociale (2828 W 62-101) et du comité de propagande (2828 W 102-125) permettent au chercheur de replacer la Légion dans son contexte historique et de mesurer l'impact de ses actions sur la vie quotidienne des Drômois : service d'aide aux prisonniers et à leurs familles, services médicaux et sociaux, demandes d'interventions pour l'obtention de logement, d'emploi et de nourriture, service de placement familial, surveillance des mouvements politiques et de la presse, directives pour le SOL et la Milice de la Centrale nationale de propagande, activités des cercles d'études...
Des éliminations ont été effectuées et des documents ont été donnés au Musée départemental de Vassieux. Des 3.40 ml d'archives recensées avant le reclassement, le métrage définitif atteint 3.10 ml. Les éliminations ont porté sur des pièces comptables (1940-1944), des doubles de la revue Chroniques pour la période de juin 1942 à septembre 1943 (boîte cotée 9 J 57), des doubles de listes de légionnaires, de la correspondance (1940-1944).
Conditions d'accès
Les dossiers du service de placement familial comportent des pièces contenant des renseignements individuels à caractère médical et sont donc soumis à un délai de communicabilité de 150 ans à compter de la date de naissance de l'intéressé. De même, les dossiers administratifs du personnel sont soumis à un délai de 120 ans à compter de la date de naissance de l'intéressé.