Cote/Cotes extrêmes
Date
Biographie ou Histoire
Création et historique
Dès le début du XIXe siècle, plusieurs conférences pastorales émettent le vœu de créer une fondation destinée à accueillir des enfants. Ainsi, en 1840, lors d'une conférence des Pasteurs de la Drôme, il est décidé de créer dans le département, un asile qui recevra des orphelines pauvres, ou des enfants abandonnés, appartenant à l'Église réformée. C'est le pasteur Mazade qui se dévoue à cette action en accueillant, le 24 mai et le 25 septembre 1841, dans une salle de la maison d'école de Livron-sur-Drôme, les deux premières orphelines. Ces dernières sont confiées temporairement au soin de l'institutrice communale. Ainsi, naît ce premier asile.
En parallèle de l'accueil des jeunes enfants, l'orphelinat se structure en arrêtant des statuts (450 J 1) qui définissent le but de l'institution, la marche à suivre ainsi que les conditions d'admission des jeunes. L'objectif pédagogique poursuivit est d'autonomiser ses pensionnaires afin de permettre une bonne réinsertion sociale. De plus, il est décidé d'accueillir les enfants entre 6 et 12 ans.
Un comité d'administration se forme alors, composé de pasteurs et de laïcs. Cette institution est placée sous le patronage des consistoires de la Drôme et sous la direction spéciale du consistoire de Crest. La vie économique de l'asile repose sur des collectes organisées dans toutes les églises de la Drôme et des départements voisins mais également sur les dons, les souscriptions et des subsides votés par les églises.
Il est rapidement nécessaire d'avoir une maison spéciale pour recevoir les enfants et une institutrice particulière pour les diriger. Le nombre de pensionnaires augmente rapidement. Dès 1844, on compte 18 orphelines, 25 l'année suivante et 32 en 1846 (18 orphelines de la Drôme, 4 du Gard, 3 d'Ardèche, 2 du Rhône et une du Vaucluse).
Cependant, dès 1847, l'Orphelinat protestant est débordé. Les locaux sont trop petits, il faut plus d'espace pour accueillir les enfants. Un local plus vaste et convenable est vainement cherché à Livron. Plusieurs membres du comité d'administration proposent de transférer l'orphelinat à Crest où le consistoire promet un bon accueil. Cette proposition est approuvée par M. le Général Bonnet, président du Comité depuis 1845. Ainsi, le 26 juin 1847, l'institution s'installe à Crest dans la maison Fraud dans le quartier du Bourg.
Suite à cette arrivée, l'Orphelinat se réorganise avec la mise en place d'un comité général. Celui-ci se constitue pour partie des membres du comité d'administration mais également de deux membres élus par chaque consistoire de la Drôme. Ce comité a pour but de s'occuper des intérêts généraux de l'institution. Il se réunit chaque année et la première assemblée se tient le 15 août 1848. L'administration est, quant à elle, confiée spécialement à un comité de dix membres nommés par le consistoire de Crest seul.
Ainsi, six dames sont nommées pour s'occuper de la maison, une institutrice et une économe.
En 1853, la maison Fraud est pleine. Le nombre d'orphelines n'a cessé d'augmenter jusqu'à s'élever à 62.
Le comité prend alors conscience de la nécessité de faire construire une maison spéciale, dont l'étendue et les dépendances puissent répondre à tous les besoins. Cependant, avec l'objectif de faire reconnaître l'établissement comme étant d'utilité publique et en vue de réaliser des emprunts pour les constructions, le comité demande aux consistoires de renoncer à leur patronage. Ces derniers le font avec empressement et promettent de poursuivre leur appui à l'Orphelinat protestant. Libre de ses actions, le Comité d'administration acquiert un terrain au nom de l'institution. Un plan est dressé : la maison doit pouvoir contenir cent enfants. Pour exécuter ce projet, il faut des ressources extraordinaires : il aurait fallu attendre bien des années pour économiser cette somme sur les recettes annuelles. Des membres du comité engagent alors leurs deniers et responsabilités personnelles pour obtenir un emprunt. Ils finissent par obtenir la somme de 55 000 francs. La maison et ses dépendances sont terminées en août 1856. L'installation des orphelines a lieu le 10 septembre dans ce nouveau bâtiment situé rue de la Calade à Crest.
Connaissant quelques soucis financiers, le comité décide de limiter l'admission des orphelines à celles qui n'avaient ni père, ni mère et de n'admettre, pour les autres, que celles dotées d'une pension annuelle de 225 francs. Les embarras financiers diminuent d'année en année. Les ressources sont venues de collectes très abondantes, de plusieurs dons importants et de l'abandon par certains prêteurs d'une partie de leurs obligations. Dès que la situation financière s'est améliorée, plus aucunes entraves n'ont été mises à l'admission des orphelines.
Le 22 février 1865, le gouvernement accorde à L'Œuvre des Orphelines Protestantes la faveur d'être reconnue d'utilité publique, et, deux ans plus tard, au 25e anniversaire de la fondation, elle compte 92 orphelines et a donné l'hospitalité à 257 enfants, venus de 20 départements.
L'année 1944 est décrite dans les rapports de l'orphelinat comme la plus dure de la Deuxième Guerre mondiale du fait des difficultés du ravitaillement et des alertes fréquentes de bombardement. Ces dernières plongent les pensionnaires dans un état de nervosité. Afin de garantir la sécurité des enfants, les orphelines sont dispersées à la campagne. L'Orphelinat protestant rencontre également des difficultés pour faire pouvoir les postes : beaucoup de postes restent vacants et les remplacements se font sur des courtes périodes. Des orphelines sont retirées et les effectifs diminuent (descend à 24 filles).
L'état des finances en 1946 est très préoccupant : l'institution ne peut s'appuyer sur aucune aide. Sa survie repose uniquement sur les dons et les pensions. Les dons sont glanés chaque année lors de collectes effectuées ans les paroisses de la proche région où demeure toujours un vif attachement à l'orphelinat. Les pensions des parents sont parfois trop irrégulières.
En 1947, l'association change de nom pour devenir « Maison d'accueil protestante pour enfants ». Cette année marque également le début d'une période de réorganisation qui s'échelonne jusqu'en décembre 1949. En effet, assurant la direction de l'orphelinat, M. Mosser et son épouse entreprennent d'importants travaux sur le bâtiment (chambre, salle à manger, éclairage électrique, salle de douches, infirmerie, toiture) et sur les conceptions pédagogiques de l'institution.
1963 est marquée par la création et l'ouverture de la Maison de garçons du Colombier à Loriol. En effet, les garçons à partir de 6 ans quittent le groupe des plus jeunes enfants 3 à 6 ans de Crest pour Loriol.
L'Orphelinat protestant a su depuis sa création s'adapter aux évolutions historiques et sociétales, en dénote par l'apparition du terme « cas sociaux » dans les rapports. La Maison d'accueil a su également faire évoluer ses liens en recevant des subventions du département et d'autres institutions. Toutes les religions sont accueillies dans l'orphelinat.
Fonctionnement de la structure
Qui est accueilli ?
L'AMAPE accueille des orphelines, des jeunes filles dont la famille est en difficulté mais également des enfants confiés par le Parquet dont la garde a été retirée aux parents. Les enfants sont confiés soit par les parents directement, soit par les assistantes sociales, soit par des Églises réformées du sud-est ou plus loin et par l'Assistance publique.
L'AMAPE n'accueille par les enfants en situation de pré-délinquance ou dans des situations médicales difficiles.
Combien de temps les enfants sont-ils accueillis ?
Les parents peuvent laisser leurs enfants jusqu'à leur majorité. Les parents renoncent à leurs droits jusqu'à ce que l'enfant ait atteint leur majorité à vingt-un ans. Le directeur de la structure devient le tuteur légal de l'enfant. Si l'enfant est retiré de la structure avant sa majorité, une indemnité doit être payée, égale à deux mois de pension pour chaque année passée dans la maison indépendamment de la pension qui aura déjà été payée.
Organisation et vie quotidienne
Dans les années 1946 à 1949, de grandes transformations sont entreprises.
Voici quelques exemples d'évolutions qui ont eu lieu :
Quelques documents font état de l'organisation de la vie quotidienne dans les années 1950 et 1960. Cette période correspond à la plupart des dossiers des enfants (450 J 27-278).
Un règlement de 1906 (450 J 6) précise que le conseil d'administration est secondé dans la direction de l'établissement, par un comité de Dames Inspectrices, un inspecteur des études primaires et une directrice, celle-ci résidant dans l'établissement de façon permanente.
Les Dames inspectrices ont pour mission de surveiller tout ce qui concerne la tenue intérieure de la maison et notamment : de s'assurer que les provisions livrées répondent bien comme quantité et qualité à ce qui doit être fourni ; de surveiller la nourriture donnée aux enfants ; de surveiller les travaux des enfants, leur instruction, leur éducation ; de veiller à l'entretien du mobilier, du linge et des vêtements et chaussures... Chaque dame fait, à tout de rôle, un mois durant, une inspection par semaine au moins.
La directrice a la surveillance générale de l'établissement, elle règle le service de toutes les surveillances hors classe. Elle est secondée par :
Les orphelines peuvent être employées à titre d'aide. La directrice les nomme en fonction du sérieux, de l'âge et de la robustesse physique.
Des anciennes orphelines sont autorisées à revenir séjourner pendant 3 jours maximum dans la maison. Il existe une œuvre dite « Foyer de l'Orpheline » où les anciennes orphelines peuvent séjourner moyennant une modeste rétribution.
Plusieurs monitrices travaillent à la Maison d'accueil. Dans les années 1960, elles sont réparties dans plusieurs groupes : groupe de la Pouponnière, deux groupes de petites, groupe des moyennes, des grandes et des collégiennes.
Histoire de la conservation
Jusqu'en 2024, les archives de l'AMAPE ont été conservées dans les locaux de l'association à Crest.
Modalités d'entrées
Ce fonds est rentré aux Archives départementales de la Drôme sous la forme d'un don en juin 2024.
Présentation du contenu
Ce fonds se constitue, dans un premier temps, de tous les documents de fonctionnement de l'association. Il s'agit des statuts, des registres de délibérations, des comptes rendus du conseil d'administration, des dossiers des monitrices, de la vie économique de l'orphelinat et de la correspondance.
Le 450 J compile, dans un second temps, les dossiers des enfants qui ont été accueillis entre 1918 et 1985 (dossiers plus nombreux entre 1943 et 1965). Ces dossiers se composent principalement et le plus souvent d'une fiche descriptive de l'enfant, d'une attestation de prise en charge, de documents médicaux et de correspondance. Ces dossiers peuvent être plus ou moins volumineux en fonction du temps que l'enfant est resté à l'orphelinat.
Accroissements
L'association de l'AMAPE est toujours en activité. Elle peut effectuer des versements aux Archives départementales. Ces derniers sont à chercher dans les archives contemporaines (série W). Certains fonds sont déjà rentrés : 4255 W à 4260 W, 4305 W et 4306 W.
Pour des recherches, n'hésitez pas à vous adresser au président de salle de lecture.
Mode de classement
Les dossiers des enfants ont été classés par ordre chronologique d'entrée dans l'association puis par ordre alphabétique.
En parallèle du classement du fonds, un tableau a été réalisé précisant pour chaque enfant la date de naissance, la date d'entrée et de sortie, cela afin de faciliter les recherches des lecteurs. Pour effectuer des recherches dans ce tableau, il faut vous adresser au président de salle de lecture.
Conditions d'accès
Tous les documents sont librement communicables. Cependant, certains documents sont protégés par les délais de communicabilités des archives publiques prévus par le Code du patrimoine. Dans le cadre de ce fonds, le délai de 50 ans est appliqué sur les dossiers des monitrices et 120 ans sur les dossiers des enfants. Toutes ces cotes contiennent des données personnelles et pour certaines des données médicales.
Documents en relation
Fonds conservés aux Archives départementales de la Drôme :
Bibliographie
Mots clés collectivités
Cote/Cotes extrêmes
Date
Cote/Cotes extrêmes
Date
Présentation du contenu
Correspondance, attestations, certificats, questionnaires, brevets sportifs scolaires de l'Enseignement du Premier Degré, photographies, jugement sur requête, bulletin de naissance, carnet de vaccinations, visite médicale, carte d'identité, rapport de comportement, fiche individuelle d'état-civil, autorisation de séjour, livret de placement de l'assistance publique, bulletins scolaires, notes, diplôme, faire-part de mariage, examens psychologiques, permis de séjour, cartes d'invalidité, dessins, demandes d'admissions, fiche médicale, carnet de correspondance, extraits des minutes du tribunal, ordonnances, bulletins de salaire, radios.
Liste non exhaustive des pièces que l'on peut retrouver dans les dossiers.
Classé par année d'entrée et ordre alphabétique.
Contient des données personnelles dont des informations médicales.
Les noms et prénoms des enfants ont été anonymisés (trois premières lettres du nom de famille et les initiales des prénoms).
Pour faire des recherches plus approfondies, il faut se rapprocher du président de salle de lecture.
Cote/Cotes extrêmes
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Cote/Cotes extrêmes
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Conditions d'accès
Ce dossier est communicable à partir de l'année 2059.
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