Il est important de préciser, dans un premier temps, en quoi la famille Borel est rattachée à l'établissement scolaire Saint-Louis.

Le château de Soubéran (actuel bâtiment administratif de l'établissement)  est acheté  en 1924 par la Société immobilière anonyme de Crest aux descendants de la famille Borel, après le décès du dernier des Borel, Louis Nicolas Borel de Soubéran (1822-1899). En 1938, les frères des écoles chrétiennes s'y installent définitivement dans le but d'y fonder un pensionnat. Celui-ci va porter le nom de Saint-Louis en hommage à leur bienfaiteur, Louis Nicolas, grâce à qui ils ont pu bénéficier jusqu'alors de l'usufruit du bâtiment pour y pratiquer l'enseignement scolaire sur Crest

Un long travail de recherches historiques a été effectué par Jean-Charles Maillol et les archives des écoles chrétiennes (archives lassaliennes[1]) sur cette famille. Les notes qui suivent s'en inspirent largement.

C'est au XVIIe siècle que le château est construit par une famille de papetiers, les Gailhardon. Légué en héritage à Antoine-Joseph Richard (1734-1803), premier député-maire de Crest, le nom patronymique de Soubéran lui alors est ajouté.  La famille Borel, riches industriels de la vallée de la Drôme, en devient propriétaire en 1788.  Il est reconstruit sur les bases de l'ancienne demeure en 1840, au moment du déplacement du pont, par Pierre-Henri Borel de Soubéran (1795-1871) et acquiert sa silhouette actuelle.

Historique familles Borel et alliées

La généalogie des Borel, telle qu'elle nous est présentée ici, remonte aux grands parents de Louis Borel (1695-1763), pour lesquels les données ne sont pas complètes (Jean dit Gentilet Borel et Marguerite Colomb, du côté paternel et Gaspard et Marguerite Astier, du côté maternel). Jacques Borel (1652-1739), père de Louis Borel, marchand ambulant originaire des Alpes de Haute-Provence, épouse Marie Astier en 1695 qui lui donne trois enfants (Jean, Florent et Louis en 1695), il se remarie avec Françoise Arnaud en secondes noces en 1708.

De son mariage avec Laurence Robin (1690-1761),  Louis Borel a sept enfants dont Jean-Baptiste Joseph Gabriel (1730-1815). Avec ce dernier, la famille Borel a désormais un nom dans la fabrication et le négoce de la soie et de la laine. Son union avec Laurence Lantelme (1754) laisse onze enfants dont Pierre Louis dit La Blache (1758-1847), personnage emblématique, qui devient chanoine et occupe la fonction de président de la commission administrative des hospices de Crest.

Avec Louis Joseph Borel (1756-1818), autre enfant de Jean-Baptiste Joseph Borel,  les activités commerciales continuent de se développer dans la cité crestoise.  Ses unions successives avec Appoline Boutaud (1766), puis au décès de celle-ci avec Magdeleine Sophie Perrier (1788) voient la naissance de 7 enfants, dont Gasparine Virginie  la descendance s'allie avec la riche famille Dupré de La Tour. Pierre Henri Borel (an IV-1871) autre fils de Louis Joseph Borel, s'invite également dans la vie publique locale (conseillers municipal, d'arrondissement et général). Il se marie avec Françoise Clarisse de La Bretonnière, fille de Nicolas Esprit, maire de Montclar, député de la Drôme et propriétaire du château de Vachères, lui-même fils de Jeanne Elisabeth Morier, famille influente dans l'histoire d'Étoile-sur-Rhône.

C'est à la génération suivante que Louis Nicolas Borel (1822-1847), fils de Louis Joseph, adjoint son nom à la famille Planel en s'unissant avec Apoline, dont le père, Arnulphe, est une figure de la magistrature valentinoise. C'est ce même Nicolas qui fait construire le château de Soubéran, à Crest. Plus tard, le mariage de Claire Virginie, l'une des 2 filles du couple avec Marie André Ferdinand Guérin, issu d'une famille lyonnaise prospère dans la négoce de la soie et de la banque, permet d'asseoir encore un peu plus l'ascension sociale des Borel. Ferdinand et  son frère, Charles participent grandement aux rayonnement de leurs usines de filature tant en France (Crest, Loriol, Moulinage de Soubéran) qu'à l'étranger. Par la suite, ce sont les deux fils de Ferdinand Guérin et de sa femme, Virginie Borel, Louis et Charles qui s'associent avec leur père et leur oncle Charles Guérin dans l'entreprise. [2]

Enfin, l'union de la sœur d'Apoline, Henriette Marie Claire avec Gabriel Alexandre Jullien de Pommerol (1877), issue d'une autre famille importante du Dauphiné, vient clore cette généalogie.

[1] Archives lasalliennes , 95 rue Deleuvre,  69004 Lyon .  www.archives-lasalliennes.org

[2] Voir 145 J, fonds Guérin, aux Archives du Rhône

C'est en février 2019 que Jean-Charles Maillol a contacté les Archives départementales de la Drôme afin d'effectuer le don de ce fonds.

Composé en très grande partie de « dossiers généalogiques documentaires » réalisés par le donateur, qui  livre ici le résultat de ses recherches dans différents fonds d'archives (mais aussi dans les cimetières !) : archives du Vatican, archives de la Drôme, du Rhône et mairie de Crest. Cette riche documentation a servi de base à la réalisation d'une exposition en 2015 dans les locaux de l'établissement scolaire, ce qui explique pourquoi les reproductions des documents ont été plastifiées. Une large typologie de documents nous est offerte (actes authentiques, photographies...) mais les reproductions d'actes paroissiaux et d'état civil sont les plus nombreux. Sont jointes pour tous les personnages les fiches de relevés généalogiques qui peuvent également être accessibles sur le site internet Geneanet[1]. Les dates des documents originaux reproduits s'échelonnent de 1674 à 2009.

A  la suite de ces dossiers généalogiques, un deuxième ensemble de documents d'archives (1553-1924), originaux  pour la  plupart s'intéresse aux « Propriétés, biens et usines »  de la famille Borel en incluant l'historique des anciens possesseurs de la propriété Soubeyran. De nombreux plans agrémentent cette partie, notamment ceux de la demeure de Louis Nicolas Borel, avant qu'elle ne devienne l'école Saint-Louis.

Ce fonds met en avant la dynastie Borel, famille influente de la région de la vallée de la Drôme, tant au niveau de l'industrie de la draperie, de la soie, de la laine que de la politique, ainsi que du réseau d'alliances mis en place. La documentation mise à disposition du lecteur peut être considérée comme une première approche, préalable à des recherches plus poussées cette fois dans les fonds des services d'archives. D'autre part, l'intérêt de ce fonds est de nous éclairer sur l'histoire des anciens propriétaires d'une partie des bâtiments de l'actuel établissement Saint-Louis, ce pourquoi ce travail de collecte de documents a été mené en amont.

[1]   www.geneanet.org

Le fonds n'a pas subi d'éliminations autres que certaines reproductions présentes en double ou en triple exemplaires.

Son accroissement n'est pas prévu.

Le choix a été fait de conserver en grande partie la composition des unités documentaires réalisées par M. Maillol. Le plan de classement s'organise par branches de la famille Borel et met en avant, le cas échéant les différentes alliances (Guérin, Jullien de Pommerol). Les descriptions des documents reflètent de façon très précise le contenu des dossiers généalogiques. A leur suite, les documents originaux (documents figurés, actes authentiques) ont faits eux aussi l'objet d'analyses approfondies.

 L'instrument de recherche qui est présenté est un répertoire numérique détaillé.

Le fonds est librement communicable.

La reproduction du fonds est soumise aux conditions imposées par le règlement de la salle de lecture des Archives départementales de la Drôme.

Archives du Vatican, Archives départementales de la Drôme et du Rhône, mairie de Crest.

Fonds privés et notamment, fonds de famille en lien avec la famille Borel :

Archives de la Drôme : 397 J  - Fonds de la famille Morier

                                    400 J  -  Fonds de l'établissement scolaire Saint-Louis à Crest

Archives du Rhône : 145 J  - Fonds de la famille Guérin

Pour l'histoire des Frères des écoles chrétiennes :

Archives lasalliennes - 95, rue Deleuvre - 69004 Lyon (www.archiveslassaliennes.org)

Plans.

Calques.