412 J - Distillerie de Romans

412 J - Distillerie de Romans.

Cote/Cotes extrêmes

412 J 1-38

Date

1933-2005

Description physique

1,46 ml

Biographie ou Histoire

L'histoire de la culture de la betterave en France a débuté en 1811 sous les ordres de Napoléon après le blocus des voies maritimes par les Anglais, empêchant la fourniture de sucre venant des colonies. La culture de la betterave sucrière se développe en métropole pour subvenir aux besoins de la France dans ces moments de tension. Elle est concurrencée, par la suite, par les productions venant des colonies mais tente de résister.

La Société coopérative de distillerie agricole de Romans-sur-Isère est créée le 26 mars 1933 pour une durée de 50 ans (date de fin prévue en mars 1983) par François Pouzin. Le conseil d'administration est composé de 8 à 18 membres élus à l'assemblée générale. Il est renouvelé au quart tous les ans (possibilité de renouveler sa nomination). Les administrateurs sont obligés d'être propriétaire de parts sociales de la société (le maximum de parts autorisées par personnes est de 10).

Cette société a pour but de protéger les intérêts des agriculteurs producteurs de betteraves. Elle opère la distillation et la rectification d'alcool de betteraves et d'autres origines. Jusque dans les années 1950, la distillation de jus de betterave est la seule activité de la coopérative. Le deuxième président de la distillerie, Dimitri Quernot, met en place une collaboration avec la coopérative laitière de Romans. Il est le président des deux coopératives jusqu'en 1975. Monsieur Grimaud prend sa place à la tête du conseil d'administration en 1976.

Entre 1975 et 1976, la collaboration entre les deux coopératives prend fin. De plus, la production de betteraves baisse. La société connaît des difficultés financières. Plusieurs tentatives pour relancer l'activité sont mises en place comme une grande campagne de prospection auprès des agriculteurs, la demande d'un agrément pour la distillation du marc de raisin ou encore des démarches pour obtenir de nouveaux contingents d'alcool. Malgré ces différentes stratégies, le déficit continue de se creuser. Une dernière démarche est étudiée et appliquée : la fusion avec une autre société, la sucrerie de Bourdon.

 

 La Sucrerie de Bourdon est créée en 1835. Elle fait partie des plus anciennes sucreries de la métropole. En 1837, elle est rachetée par le comte de Morny, demi-frère de Napoléon III, Délégué pour représenter les intérêts de la filière sucrière auvergnate, il tente de sauver l'industrie du sucre métropolitain face aux tensions avec les producteurs coloniaux. À sa mort en 1865, le Comte de Morny laisse derrière lui une société endettée. La sucrerie est rachetée par la Société de Bourdon en 1866. Dans les années 1940, la société ne produit plus que de l'alcool de betterave. L'activité sucrière est reprise en 1951.

En 1975, la sucrerie de Bourdon prend le nom de S.I.C.A. (Société d'Intérêt Collectif Agricole) Sucrerie de Bourdon. Par délibération de l'assemblée générale extraordinaire du 26 septembre 1978, elle change de statut et devient la Société coopérative agricole de Bourdon. Cette société est créée pour 99 ans (date de fin prévue pour 2075). Son conseil d'administration est composé de 15 à 25 membres élus par l'assemblée générale. Il est renouvelé au tiers tous les ans. La société prend en charge la production, collecte, transport, stockage, conservation, transformation, conditionnement, écoulement, vente, déshydratation sur la betterave sucrière et autres produits sucrés. 

 

La décision de l'absorption de la société coopérative de distillerie agricole de Romans par la sucrerie de Bourdon est prise dans le but de maintenir la culture de la betterave dans la région Sud-Est. Le choix se porte sur la Sucrerie de Bourdon, étant la distillerie la plus proche. La fusion prend effet en 1979 sous les directions de Messieurs Brunner et Grimaud pour la distillerie de Romans et Monsieur Berthonneche pour la Sucrerie de Bourdon.

En 2012 c'est au tour de la Sucrerie de Bourdon de fusionner avec le groupe Cristal Union. En avril 2019, le groupe annonce la fermeture définitive de la sucrerie.

Modalités d'entrées

Le versement aux Archives départementales de la Drôme est réalisé par la société Cristal Union, nouveau propriétaire de la sucrerie Bourdon, qui avait racheté la distillerie en 1979.

Le fonds a été classé en mai 2022.

Présentation du contenu

Le fonds se divise en cinq parties : l'administration, les parts sociales, les affaires financières, la collaboration avec la coopérative laitière de Romans et Bourg-de-Péage et l'absorption de la distillerie par la Sucrerie de Bourdon.

Les archives illustrent les 46 ans de fonctionnement de la coopérative au travers des registres de délibérations, des comptes rendus des assemblées générales et des réunions du conseil d'administration. Les documents montrent, également, les mouvements parmi les sociétaires et la gestion des parts sociales (achats, remboursement, intérêts). Les livres des parts nominatives permettent d'avoir un aperçu des salariés de la coopérative. En effet, ce sont les salariés qui dirigent la société en investissant dans le capital de l'entreprise par l'achat de parts sociales.

Parmi les affaires financières, il est possible d'aborder la question de la rémunération par des fiches de paie et des déclarations fiscales et de rémunérations.

La présence de documents concernant la coopérative laitière de Romans et Bourg-de-Péage dans le fonds s'explique par la collaboration de la distillerie avec la coopérative.

Dans les années 1970, la société coopérative est en déficit. Elle est vendue à la Sucrerie de Bourdon. Le fonds conserve les dossiers de ce projet de fusion et de sa mise en place (négociations, assignations) jusqu'à la signature de l'absorption en 1979.

Quelques documents datent d'après la fusion, tel que le dossier de vente des bâtiments de Romans à Monsieur Marmoux.

Conditions d'accès

Le fonds est soumis à des délais de communicabilité qui varient selon les dates des documents concernés.

Documents en relation

7 M Agriculture :

- 7 M 126 : Encouragement à la culture de la betterave à sucre et à la fabrication de sucre. Circulaires, arrêtés, rapports, instructions, mémoires, correspondance (1811-1842).

- 7 M 127 : Déclarations de souscription. Délibérations des conseils municipaux, certificats, correspondances (classement par ordre alphabétique des communes). 1811

- 7 M 128 : États des déclarations enregistrées dans les communes (arrondissements de Die, Montélimar, Valence). 1811

- 7 M 442 : Dossiers par coopérative : correspondance, notes, presse, statuts, brochures, mémoires, bilans, rapports, listes, comptes rendus de réunion, extrait de bulletin-journal, extrait du registre des délibérations du conseil général, photographies (Romans, distillerie en construction), cartes postales. -Anneyron (1926-1936). Barnave (1935). Buis-les-Baronnies (1928, 1934-1936). [Die] (1933-1934). Épinouze (1931-1932). Hauterives (1909). Mollans (1928, 1934). Montbtrison-sur-Lez (1926). Montségur-sur-Lauzon (s.d., 1934). La Motte-de-Galaure (1929-1932). Nyons (1924-1936). Péage-de-Roussillon (1933). Romans (1933-1935). Rousset (1927). [Saillans] (1932). Saint-Paul-lès-Romans (1931). Saint-Maurice-sur-Eygues (1934, 1939-1942). Saint-Rambert-d'Albon (1934). Saint-Sorlin-en-Valloire (1926). Suze-la-Rousse (1927-1933). Tain-l'Hermitage (1933). Tulette (1926-1933). 1909-1942

- 7 M 453 : Syndicats betteraviers. - Syndicats betteraviers locaux, projets de création et constitution : coupures de presse, statuts, avis (affiche), liste, copie de procès-verbal de constitution, note, correspondance (1922-1924). Fédération des syndicats betteraviers de la Drôme, constitution : statuts, note à la presse, bulletin-journal, correspondance (1923) ; fonctionnement : notes, comptes rendus de réunion, coupures de presse, bulletin-journal, correspondance (1923-[1928]). Fédération des syndicats betteraviers des vallées du Rhône et de l'Isère(39), fonctionnement, relations avec les représentants des différents groupements et les services agricoles du Vaucluse et de l'Isère : statuts, comptes rendus de réunion, bulletins journal, listes, presse, notes, copie de procès-verbal, prospectus, modèle de bulletin d'adhésion, correspondance (1923-1934). 1922-1934

- 7 M 514 : Betteraves à sucre. - Documentation : note, presse, extraits du Journal officiel, contrat, procès-verbaux de réunion, règlement, bulletins (1917-1927). Relations avec les syndicats betteraviers, la Fédération des syndicats et autres correspondants : notes, correspondance (1921-1926). Projets de création de sucrerie dans la Drôme : coupure de presse, modèle de bulletin d'engagement, liste, modèle de statuts, notes, correspondance (1923-1925). Prix de la betterave, désaccord entre planteurs et la sucrerie d'Orange : notes, coupures de presse, affiche, correspondance (1923-1927). Prix des betteraves et défense des planteurs : correspondance, note (1924-1925). 1917-1927

 

558 W Direction des services agricoles :

- 558 W 75 : Betteraves. Procès-verbaux de réunions ; textes officiels ; correspondance, documentation, rapports (1944-1955).

Bibliographie

- André Guilloux, « Bourdon, la plus ancienne sucrerie de France, cultive ses racines ».

- Senzier Thierry, « La plus ancienne sucrerie de France va fermer ses portes à Clermont-Ferrand », La Montagne, 12/12/2019.