C’est une équipe originaire de la Drôme qui fonde la compagnie théâtrale en décembre 1962 sous la direction de Alain Rais. Cette compagnie s’installe d’abord à Martigues sous le nom de spectacles de l’Etang-de-Berre. En proie à des difficultés financières, son activité cesse en 1966-1967. En décembre 1968, la compagnie se reconstitue à Valence sous le nom de Spectacles de la Vallée du Rhône. Le siège social se situe 76 bis rue des Alpes à Valence. La compagnie dispose d’une salle de répétitions aménagée de 130 places salle des Trinitaires et d’un atelier de fabrication mis à disposition par la municipalité permettant la construction des décors.

Les difficultés financières et la fin de la mission de décentralisation dramatique d’Alain Rais entraînent la fin des activités de la compagnie en 1986.

Le personnel se composait d’environ 8 permanents et d’intermittents sous contrat soit 8 ou 9 comédiens.

L’activité des SVR comprend deux volets : la création dramatique et l’action culturelle.

La création dramatique se concrétise par la création et le montage de pièces du répertoire classique ou contemporain et par l’adaptation de textes narratifs ou poétiques. La compagnie part en tournée dans toutes les villes de France où elle se produit dans des théâtres et maisons des jeunes et de la culture. Elle a aussi plusieurs fois participé au festival d’Avignon. Elle fabrique elle-même ses décors et ses costumes.

L’action culturelle se concrétise principalement par des représentations et lectures-spectacles dans les foyers et associations et ce jusque dans les petites communes ; par des cours de théâtre donnés à la maison des jeunes et de la culture du Polygone de Valence ; par l’organisation de stages et ateliers d’expression dramatique ; par des activités pédagogiques avec les établissements scolaires.

Présentation d’Alain Rais.

Joseph Fajolles dit Alain Rais est né le 28 décembre 1932 à Bordeaux. Il commence des études supérieures d’art dramatique et cinématographique et fonde, en 1958, le mouvement de jeunesse et d’éducation artistique Art et Jeunesse à Crest. Par la suite il participe aux côtés de Jean Dasté à la direction de la comédie de Saint-Etienne. En 1962 puis en 1968, il crée les compagnies SEB et SVR. Il décède à Crest en 2011.

Alain Rais était à la fois auteur, adaptateur, metteur en scène et comédien.

Il s’agît de l’unique fonds relatif à la culture théâtrale conservé aux Archives départementales de la Drôme. De par son action culturelle au plus près des populations (par exemple des interventions dans les écoles mais aussi dans les usines, relations avec les sections syndicales, les associations culturelles..) cette compagnie à fortement contribué au développement du mouvement de décentralisation culturelle et a donc grandement participé à l’accès à la culture pour tous. Enfin, en expérimentant d’autres formes de représentations comme les lectures-spectacles par exemple, Alain Rais a dépoussiéré le théâtre classique et a donné l’image d’un théâtre contemporain.
Ce fonds comprend une documentation externe importante. Cette documentation était envoyée par des théâtres et compagnies qui pour la plupart ont aujourd’hui disparu, elle permet donc d’en garder la trace.

Ce fonds est aussi remarquable de par la diversité de ses supports qui parfois se complètent. En effet, ce fonds comprend non seulement des archives papier mais aussi des archives iconographiques et des archives sonores.

Les possibilités d’exploitation sont multiples. Par exemple, pour une même pièce de théâtre le lecteur pourra accéder :

- A des documents papier qui concernent la création, la mise en scène, les décors, la lumière et qui prendront la forme de manuscrit, script, cahier de conduite lumière et/ou de son… Les dossiers comportent aussi des éléments concernant la promotion de la pièce : affiche, notice de présentation… mais aussi ce qui touche à son animation : les questionnaires posés aux scolaires....

- A des photographies des répétitions et représentations mais aussi du décor et des costumes… (tirage papier, négatifs).

- A des archives sonores : interviews d’élèves à propos de la pièce (bande magnétique).

Il est ainsi possible d’imaginer qu’une pièce puisse être rejouée quasiment à l’identique, avec les mêmes décors et costumes. Les négatifs peuvent permettre de refaire des tirages papier de photographies, les questionnaires peuvent être utilisés pour sensibiliser des nouveaux publics à la culture théâtrale et ainsi comparer les publics d’hier et d’aujourd’hui.

Les travaux de classement débutent en 2003. Ils ont été successivement encadrés par : Bruno Poinas, Marion Guignier puis Aurélie Muzeau.
Le fonds est entré en vrac, donc sans organisation interne apparente. A partir des fiches d’enlèvement il a été effectué un repérage succinct d’informations et une première saisie informatique. Cette première étape a permis de repérer qu’il y avait des documents appartenant à deux compagnies distinctes à savoir SVR et SEB.

Les archives papier (68 J 1-1842).

Martine Mollaret rédige les analyses des dossiers entre 2003 et 2007 puis une esquisse du plan de classement en 2007. Puis, à partir de 2009, les analyses sont reprises par Martine Mollaret une à une pour être mises en conformité avec la norme ISAD-G. Parallèlement, le plan de classement définitif est validé par Aurélie Muzeau.

Pour les deux compagnies un bordereau d’élimination a été réalisé. Il concernait des pièces comptables et des doubles de documentation.

L’iconographie (68 J 1843-6719).

Les photographies portent essentiellement sur les comédiens qui sont soit en répétition soit en représentation d’une pièce de théâtre. Quelques photographies montrent les décors et les costumes.
Ce fonds se compose d’environ 4900 photographies. Avec l’aide du photographe des Archives départementales, Patrick Rio, il a été établi une liste des différentes rubriques de documents et de supports (tirage papier, tirage film, diapositives) que l’on peut trouver et leurs conditions de conservation. En 2008, l’iconographie était entièrement identifiée, analysée, et saisie informatiquement.

Pour les archives sonores (68 J 6720-6806).
Il semble que les archives sonores soient des musiques utilisées pour les pièces ou alors des débats autour de spectacles, de réunions.

Elles sont constituées essentiellement de bandes magnétiques. Les Archives départementales ne disposent pas, pour l’instant, de moyens techniques pour les écouter sans risquer de les endommager et les numériser.

En attendant de pouvoir les écouter et de réaliser une analyse plus précise, un relevé d’indices techniques et de renseignements sur le contenu des bobines a été réalisé.

Note de travail :pour année 1956 voir cote 742 : festival d'Avignon.

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