397 J - Fonds de la famille Morier

Déplier tous les niveaux

Cote/Cotes extrêmes

397 J 1-191

Date

1611-1921

Biographie ou Histoire

La famille Morier est au cœur de ce fonds d'archives, c'est en partant de sa généalogie que les autres branches familiales se greffent.[1] Le plus ancien document concernant un membre de la famille Morier date de 1649. Il s'agit de Louis Morier, présenté comme marchand de la ville d'Étoile, fils d'un certain Jean ou Jacques Morier. Les générations descendantes de Morier se succèdent comme marchands, bourgeois d'Étoile puis vice-châtelain du même lieu pour Antoine Morier qui est ensuite présenté comme consul de la ville d'Étoile en 1751. Il épouse Marie Élisabeth Jeanne Thérèse Chafrotte originaire du département de l'Aisne, fille d'Antoine Chafrotte et Élisabeth Foulon. Cette dernière est alors mariée en secondes noces avec François Barthélémy Morier, frère d'Antoine Morier, ancien garde du roi résidant à Guise en Picardie.

D'autres frères et sœurs d'Antoine Morier sont présents dans le fonds, c'est notamment le cas de Balthazar Morier, curé d'Ourches ou François André Morier, procureur en la sénéchaussée de Montélimar.

Anne Rodet, nièce de Louis Morier (marchand d'Étoile), fille de Françoise Morier et de Jean Rodet, a épousé Jean Pierre Fontbonne le 4 août 1653, liant les deux familles, ceci explique la présence des documents les plus anciens du fonds qui concernent la famille Fontbonne puis la famille Béranger. Les documents les plus anciens portent sur Michel Béranger et Huguette Dotussat, les arrière-grands-parents maternels d'Antoine Fontbonne Béranger.

Les enfants du couple Henry Fontbonne et Catherine Berenger portent ensuite les deux noms apposés, à l'image d'Antoine Fontbonne Béranger. Les familles Fontbonne Béranger et Morier sont de nouveau liées au niveau de cette génération puisqu'Antoine Fontbonne Béranger épouse Marie-Madeleine Morier, fille d'Antoine Morier et de Marie-Madeleine Lhostellier, le 4 juin 1708.

Jean Antoine Fontbonne Béranger, le frère d'Antoine Fontbonne Béranger, se marie deux mois avant son frère cadet, le 7 avril 1708 à Soyons en Ardèche, avec Marguerite Eulalie Dupont, fille d'Alexandre Dupont et Marie Anne Roux de Jarjay. Le fonds contient un acte de vente impliquant François Alexandre Dupont, neveu de Marguerite Eulalie Dupont et fils de Mathieu Louis Dupont et Anne Jeanne Dupoyet.

Antoine Fontbonne Béranger est donc le grand oncle d'Alexandre Louis Fontbonne, petit-fils de Jean Antoine Fontbonne Béranger, né le 13 juin 1750 à Étoile. Alexandre Louis Fontbonne devient le général de division de Fontbonne à la suite de ses bons états de service durant la bataille de Jemmapes en 1793. Il est également chevalier de Saint-Louis depuis 1788. Il meurt assassiné quelques mois après son retrait de la vie militaire dans le massif de l'Esterel dans le Var. Il est enterré à Fréjus.

Marie-Madeleine Fontbonne Béranger, fille d'Antoine Fontbonne Béranger et Marie-Madeleine Morier ne semble pas s'être mariée et meurt sans héritiers directs en 1773. Il est alors question de Louise dite Barrel dans son héritage, qui n'est autre que la fille naturelle de Louis Marcellin Fontbonne Béranger, son frère alors décédé depuis 1766.

 

Concernant les enfants du couple Antoine Morier et Marie Élisabeth Jeanne Thérèze Chafrotte, dans la lignée directe de descendance, il y a : Antoine Balthazard Morier né le 4 juin 1745 à Étoile, bourgeois puis juge de paix du canton d'Étoile dans les années 1795 mais également administrateur du district de Valence. Il apparaît comme personnage public, du fait de ses fonctions, et semble très impliqué dans la vie de la communauté d'Étoile. Deux de ses frères et sœurs apparaissent dans le fonds, il s'agit de Jacques Honoré Morier, négociant à Carpentras et Jeanne Elisabeth Morier, mariée à Pierre Esprit Labretonnière. Ce mariage crée un premier lien vers les familles Terrasse et Thomé qui se retrouvent une génération plus tard en 1820 avec le mariage de Marie Nicolas Alexandre Balthazard Morier, fils d'Antoine Balthazard Morier et de Marie Anne Thérèse Faure, avec Marie Sophie Sayn. On retrouve donc le même couple Jean Terrasse et Geneviève Melleret du côté de l'ascendance maternelle de Marie Sophie Sayn. Jean Terrasse est présenté comme maître des postes à Lapaillasse, autre lieu-dit de la commune d'Étoile. Des informations sont également disponibles concernant l'ascendance paternelle de Marie Sophie Sayn, notamment avec son père, Jean Jacques Sayn, et ses grands-parents Jean Antoine Sayn et Marguerite Ducros qui viennent également d'Étoile mais d'un autre domaine, le domaine de Pouzol.

Sœur de Marie Nicolas Alexandre Balthazard Morier, Marie Julie Morier est à l'origine de la branche Borel présente dans le fonds, en raison de son mariage avec François Borel, le fils cadet de Jean Baptiste Joseph Borel et de Laurence Lantelme. Jean Baptiste Joseph Borel est négociant drapier et fabriquant de soie originaire de Crest. Ses fils prennent la même orientation professionnelle et travaillent ensemble au sein de la société des frères Borel dont une partie de la comptabilité est notamment disponible dans le fonds. Le lien généalogique avec le fonds Maillol, famille Borel et alliées (399 J) peut être fait à ce niveau-là puisque ce fonds concerne la branche familiale de Louis Joseph Borel, un des frères de François Borel, ainsi que sa descendance.

Frère cadet de Marie Nicolas Alexandre Balthazard Morier, Marie Frédéric Auguste Morier, part faire sa vie comme fileur de soie à Carpentras où il épouse Marie Thérèse Bertille Laurence Audin le 21 avril 1819. Les deux frères, leurs enfants et petits-enfants restent en contact régulier sur plusieurs générations et se rendent parfois visite.

            Antoinette Angélique Marie Morier, autre sœur de Marie Nicolas Alexandre Balthazard Morier crée un lien avec la famille Bellier Ducharmeil par son mariage avec Louis Joseph Bellier le 20 novembre 1794. Ces deux familles se retrouvent deux générations plus tard avec la descendance de leur fils Louis Etienne Bellier Ducharmeil. Une de leurs filles, Marie Catherine Eliza Bellier, apparaît dans la succession de sa grand-mère Marie Anne Thérèse Faure.

Concernant la génération suivante, Marie Frédéric Balthazard Morier, le fils aîné de Marie Nicolas Alexandre Balthazard Morier et Marie Sophie Sayn se marie avec Laurence Gabrielle Roux de Montagnière le 27 mars 1854. Ensemble, ils n'ont pas d'enfants, mais ils élèvent Gabriel Biosse Duplan, le fils deLaurence Gabrielle Roux de Montagnière issu d'un premier mariage avec Marie Auguste Biosse Duplan.

Son frère cadet, Léon Philidor Morier ne se marie pas. Il finit sa vie au Truc d'Étoile où il meurt des suites d'une longue maladie en 1863 à 37 ans.

Marie Louise Morier se marie avec Louis Florentin Ferdinand Malet, négociant et maire de Saint-Péray, fils d'Honoré Ferdinand Malet, également maire de cette ville et de Marie Mélanie Faure. Ensemble, ils ont quatre enfants dont leur fille aînée Marie Sophie Mathilde Malet qui épouse Louis Joseph Antoine Bellier Ducharmeil, procureur de la république, fils de Louis Etienne Bellier Ducharmeil et petit fils d'Antoinnette Angélique Morier, grande tante de son épouse. La famille Bellier Ducharmeil vient de Pont-en-Royans où demeurent les parents et le frère de Louis Joseph Antoine Bellier Ducharmeil.

Leur fils aîné, Paul Léon Lucien Ferdinand Malet, militaire, finit sa carrière au grade de colonel de l'armée de terre. Il se marie avec Marie Brigitte Quesnel le 26 juillet 1898 à Poitiers alors qu'il est en garnison à Bourges en tant que capitaine au 37ème régiment d'artillerie. Par la suite, il reçoit la légion d'honneur au grade de commandeur et possède également la croix de guerre honorant ses actions durant la Première Guerre mondiale. Dans ce contexte, il est également décoré de la croix de Saint-Vladimir, récompense de l'empereur de Russie pour « la bravoure et le courage dont il a fait preuve au cours de différents combats depuis le début de la campagne ».[2] Il fait également l'objet de plusieurs citations à l'ordre de l'armée. Il a quatre filles avec Marie Brigitte Quesnel, native de Château-Gontier en Mayenne, fille d'Edmond Théodore Quesnel et de Julie Adrienne Larrieu. Il décède en 1943 à Étoile à l'âge de 81 ans.

Son frère cadet, Max Lucien Malet, négociant en vin à Saint-Péray, se marie en 1891 avec Marcelle Lepic, fille de l'artiste peintre Ludovic Napoléon Lepic, lui-même fils de Louis Joseph Napoléon Lepic, général napoléonien, commandeur de la légion d'honneur. Ils ne semblent pas avoir eu d'enfants.


[1] Voir 397 J 1
[2] Base Léonore légion d'honneur : http://www2.culture.gouv.fr/documentation/leonore/NOMS/nom_00.htm
 

Histoire de la conservation

Le fonds est arrivé aux archives départementales sous forme de vrac non identifié. Il vient exclusivement du domaine du Truc dans la commune d'Étoile sur Rhône.

Modalités d'entrées

 

Le fonds est arrivé aux archives départementales de la Drôme par voie extraordinaire. Il s'agit d'un don à l'initiative de la famille De Durand De Prémorel datant du 30 octobre 2018.

Présentation du contenu

Les archives de ce fonds s'étalent sur une longue période allant de 1611 aux années 1920. Il se compose principalement de documents administratifs et familiaux. Les documents comptables et judiciaires ainsi que les correspondances occupent aussi une place importante.

La plus grande partie des documents concerne la famille Morier mais aussi d'autres branches par alliances matrimoniales. Au fur et à mesure de la découverte des documents, on voit clairement apparaître les différentes branches familiales, c'est pourquoi il a semblé intéressant de classer les documents selon des considérations généalogiques. Cela permet une compréhension et favorise une logique de recherche à l'intérieur de ce fonds de famille. Cela peut éclairer certaines situations exposées dans les documents et assure la bonne compréhension de la nature des liens qui existent entre les différents protagonistes. Dans cette optique, le plan de classement s'organise par branche familiale puis par personne et par thème. Au niveau de la chronologie, le choix a été fait de privilégier la hiérarchie généalogique plutôt que la stricte date des documents, dans un souci de cohérence et de compréhension. De même, les livres de comptes n'ont pas été répartis entre différentes personnes dans le cadre de classement car ces livres semblent régir une comptabilité commune à un lieu de vie, en l'occurrence, le domaine du Truc à Étoile et non à une personne en particulier. Dans un souci d'uniformité et afin d'éviter toute confusion, il a fallu trancher entre différents orthographes de noms propres. C'est le cas du nom de famille Béranger qui a été uniformisé dans l'instrument de recherche. En effet plusieurs orthographes sont présentes dans les documents suivant le scribe et la période : Béranger, Berangier, Beranger ou encore Berengier, la forme « Béranger » a été retenue. Plus rarement, mais c'est aussi le cas pour le nom Morier que l'on peut parfois retrouver sous la forme « Mourier » mais qui est à ne pas confondre avec une autre famille de « Mourrier ».

Dans le traitement du fonds, il apparaît assez vite que le couple central dans les archives de la famille Morier est celui de Marie Nicolas Alexandre Balthazard Morier et Marie Sophie Sayn, avec leur ascendance et descendance. Cette génération est l'une des plus renseignée par les archives du fonds. Celui-ci conserve la correspondance familiale et amicale de Marie Sophie Sayn depuis son enfance jusqu'à sa mort en passant par sa vie de femme (allant de 1810 à sa mort en 1879). Ce type de documents touchant à la vie familiale, amicale et donc intime des gens, permet d'étudier et de comprendre à la fois la manière dont est vécu le quotidien dans un lieu et un moment donné mais aussi les liens que peuvent entretenir ces personnes selon ce qu'elles représentent les uns pour les autres. D'une manière plus générale, cela renseigne également sur les pratiques, les mentalités selon les époques. Il y a, par exemple dans les archives de Marie Julie Morier, des charades ou autres acrostiches mêlés à de la correspondance. Cela constitue une pratique de divertissement de la fin du XIXe siècle. Les évolutions historiques y sont également visibles, par exemple avec la mention des premières voitures qui replace les protagonistes dans la réalité économique de leur époque. D'autres documents contribuent également à cela : il y, dans le fonds, plusieurs conventions de remplacement militaire en faveur de la famille Morier. Ces conventions sont utilisées au cours du XIXe siècle pour échapper au système de tirage au sort pratiqué depuis la loi sur la conscription de l'an VI [1]. Cette convention constitue un contrat financier entre un remplaçant et un remplacé au service militaire. Le but étant de ne pas perdre au combat le garçon aîné de la famille, futur héritier.  On apprend également des choses sur les professions exercées, au XIXe siècle dans les familles Morier et Borel, il y a des drapiers, fileurs de soie, négociants dans le même domaine qui sont soit restés dans la Drôme comme c'est le cas de François Borel et de ses frères, soit partis plus au sud pour une partie de la famille Morier, notamment à Carpentras. Le commerce de la soie est omniprésent dans la région à cette période, il est même question dans la correspondance de Marie Sophie Sayn de son propre élevage de vers à soie.

Les documents renseignent également beaucoup sur Antoine Balthazard Morier, juge de paix du canton d'Étoile durant la période révolutionnaire. Des documents intéressants ressortent de cette période car étant juge de paix, il fait partie de la vie publique d'Étoile durant une période historique majeure, la Révolution française. Une affaire traite notamment de la désobéissance dont Antoine Balthazard Morier a fait preuve en refusant d'appliquer le décret du 17 juillet 1793 adopté par la convention nationale qui aboli les privilèges féodaux. Cela implique notamment la destruction des terriers, or il est clairement reproché à Antoine Balthazard Morier de ne pas avoir restitué ceux qu'il a en sa possession alors que le décret l'impose. S'ensuivent des témoignages en sa faveur et des certificats de bonne conduite par exemple. Sur cette période, il y a également des documents professionnels où Antoine Balthazard Morier signe en tant que juge de paix. Ces archives sont donc des archives publiques venant compléter la série L « Révolution » des archives départementales de la Drôme dans la mesure où il était juge de paix du canton d'Étoile. Du fait de la présence de peu de pièces, le choix a donc été fait de les laisser dans le fonds 397 J tout en précisant la présence de ces documents et leur provenance. On peut également déduire la date à laquelle Antoine Balthazard Morier se servait du portefeuille en cuir qui se trouve dans le fonds puisqu'il est noté lui appartenant en tant que juge de paix.

Les procès sont nombreux dans le fonds et cela sur l'ensemble de la période. Cela reflète bien une société où la justice est omniprésente pour régler tous types de différends. Ces procès se déroulent parfois sur plusieurs générations.

D'autres documents sont relatifs aux propriétés, maisons ou domaines, ils permettent l'étude d'une histoire des domaines et de la manière dont ils sont administrés par les différentes familles au fil du temps. La plupart de ces documents sont comptables, que ce soit les livres de compte ou les factures, par exemple.

[1] Jean Waquet  « Le remplacement militaire au XIXème siècle », Bibliothèque de l'école des Chartes, 1968,  p. 510-520. https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1968_num_126_2_449806

 

 

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Le fonds n'a nécessité ni évaluation ni élimination.

Accroissements

Il s'agit d'un fonds clos qui ne connaîtra pas d'accroissement, sauf dans l'éventualité où l'on retrouverait des pièces perdues.

Mode de classement

L'analyse est faite au dossier dans la plupart des cas puisque quelques documents forment une unité de sens. Il s'agit d'un fonds ancien disparate où beaucoup de documents sont indépendant les uns des autres ce qui mène à une description à la pièce dans certains autres cas. Cela est d'autant plus le cas pour les pièces dites « isolées » qui étaient non seulement indépendantes mais n'ont pas pu être rattachées à un ensemble de personnes ou de thèmes à l'intérieur du plan de classement. Les classer ainsi nécessite en amont des recherches approfondies pour s'assurer que toutes les possibilités de lien avec les autres documents du fonds ont été explorées. L'instrument de recherche suit donc la nature du fonds : il s'agit d'un répertoire numérique détaillé, mais qui en substance, a souvent la forme d'un inventaire sommaire.

Conditions d'accès

Le fonds est librement communicable. Cependant, l'état matériel de certains documents peut susciter une incommunicabilité temporaire, dans l'attente de leur restauration ou de la diffusion d'un support de substitution.

Conditions d'utilisation

La reproduction du fonds est soumise aux conditions imposées par le règlement de la salle de lecture des Archives départementales de la Drôme.

Langue des unités documentaires

Les documents sont écrits en français et quelques rares en latin.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Le fond se compose principalement de pièces en parchemin et en papier. Leur état varie allant du parchemin en très bon état aux papiers ayant subi déchirures et moisissures mais globalement le fonds est en bon état de conservation. Il y a un seul objet, un portefeuille en cuir, en bon état de conservation également.

Autre instrument de recherche

Les documents n'étaient pas identifiés, certains portaient des annotations ou numérotations mais sans référentiel explicatif joint. Sauf information contraire, le fonds est donc classé pour la première fois et ne dispose à priori pas d'autre instrument de recherche. Le présent instrument de recherche est un répertoire numérique détaillé.

Existence et lieu de conservation des originaux

Le fonds est original.

Existence et lieu de conservation de copies

Le fonds ne dispose par de copie.

Cote/Cotes extrêmes

397 J 120-190

Date

8 octobre 1625-27 mai 1879

Cote/Cotes extrêmes

397 J 164-171

Date

8 octobre 1625-1811

Appentionnement entre Gervaix Aymard et Janne Aymard.

Cote/Cotes extrêmes

397 J 166

Date

26 janvier 1655