392 J - Fonds de l'association Les Foyers Matter.

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Cote/Cotes extrêmes

392 J 1-105

Date

1928-2013

Description physique

6.76 ml.

Origine

Il s'agit de documents qui étaient jusqu'en 2017 conservés au siège parisien des Foyers Matter. L'association étant majoritairement implantée et active sur le territoire drômois, le conseil d'administration a choisi par délibération du 12 octobre 2017 de confier ces archives aux Archives départementales de la Drôme.

Biographie ou Histoire

Notice historique

La Société de patronage des prisonniers libérés protestants est fondée à Paris en 1869 à l'initiative du pasteur réformé Elie Robin, ancien aumônier de la Maison Centrale d'Eysses. Dans ses anciennes fonctions, ce dernier s'était convaincu de la nécessité d'un « patronage » pour les libérés confrontés au manque de protection et de travail, cause de démoralisation et de récidive. La Société reçoit une première allocation de l'Etat en 1875 et sera reconnue d'utilité publique en 1890. Elle pourvoit concrètement à l'habillement et à l'entretien momentané des libérés sans ressources et les aide à se procurer du travail. De 1869 à 1893, elle fait visiter environ 12500 détenus dans les prisons, patronne 1539 libérés et en secourt 1745. Elle prend aussi une part active aux Congrès pénitentiaires internationaux et jouit de la renommée du pasteur Robin comme auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet.

Assez rapidement, la Société diversifie son activité. En 1880, elle ouvre pour ses patronnés au 32 rue Clavel à Paris (19e) un « asile » d'assistance par le travail sous le nom de « Maison hospitalière ». Cette initiative, qui vise à distinguer les « mendiants et les vagabonds de profession des ouvriers dénués mais laborieux », lesquels peuvent y demeurer en moyenne une dizaine de jours, sera imitée à Lyon et à Nîmes. L'établissement qui s'ouvre également aux ouvriers sans asile et sans travail à titre préventif emménagera en 1892 dans un vaste immeuble du 36 rue Fessart. En 1881, la Société récupère aussi l'Œuvre de la Nouvelle-Calédonie qui subvient à l'entretien d'un pasteur-aumônier à Nouméa et y projette la construction d'un temple. Celle-ci semble avoir pour prolongement au XXe siècle l'Œuvre de Guyane. Enfin, la question du sort des mineurs protestants reste en filigrane dans les préoccupations jusqu'à la création officielle en 1896 du Patronage des jeunes garçons protestants en danger moral comme une branche nouvelle d'activité. Elle est particulièrement investie par l'ingénieur et industriel Etienne Matter qui succède en 1897 au pasteur Robin comme agent général de la Société. Un asile temporaire reçoit en observation les garçons adressés par des « personnes charitables » ou par des magistrats, soit après une ordonnance de non-lieu, soit en libération conditionnelle, soit au titre des lois de protection de l'enfance de 1889 et 1898, soit ensuite en vertu de la loi de 1912 et du décret-loi de 1935. Ceux-là sont ensuite placés, surtout à la campagne, dans la Drôme ou en Corrèze, sous la supervision d'un correspondant local. En 1931, l'asile rejoint la Maison hospitalière au 36 rue Fessart et propose une instruction primaire et un enseignement professionnel agricole.

Après 1945, la Société de patronage suit l'évolution de plusieurs de ses semblables en créant des internats, sans renoncer pour autant aux placements ruraux : d'abord en 1947, le Centre éducatif Etienne-Matter, un internat scolaire familial au domaine de L'Aubreçay à Nieul-sur-Mer (Charente), puis un home de semi-liberté en 1948, le foyer Elie-Robin au 36 rue Fessart à Paris, habilité en 1953 à recevoir des mineurs délinquants. En 1957, elle établit dans la Drôme près de Montélimar le foyer de jeunes de Sauzet sous le statut de maison d'enfants à caractère social, également habilité par le ministère de la Justice, ainsi qu'un centre d'accueil et d'orientation. L'association change en même temps son vocable de « société de patronage » pour celui d'Œuvres Etienne-Matter en 1960, avant d'être présidée de 1963 à 1981 par Jacques Rey, une figure protestante de la « rééducation ». Les décennies suivantes verront pourtant la fermeture du foyer Elie-Robin en 1961 puis du Centre Etienne-Matter en 1974. A la fin des années 1970, l'association cesse de recourir aux placements en province.

En 1983, les Œuvres Etienne-Matter redéploient leur activité en fusionnant avec l'association du Foyer du jeune libéré. Cette dernière association a été fondée en 1960 sous l'égide de la Fédération protestante de France et sous l'impulsion de l'aumônier de prison Ernest Ungerer. Elle gère deux établissements. Le premier, le foyer d'Alésia (7 rue Couche à Paris 14e) a été ouvert en 1967 en tant que centre d'hébergement pour jeunes délinquants en réinsertion. Le second, le foyer de Créteil, a été créé en 1980 pour soutenir, par l'accueil en appartements, la démarche de réinsertion de majeurs probationnaires, libérés conditionnels ou définitifs, soumis à ou non à un contrôle judiciaire ou à une mise à l'épreuve. Ernest Ungerer reste jusqu'en 1993 le délégué général de la nouvelle association rebaptisée les Foyers Matter. En 2008 et en 2015, la gestion du foyer de Créteil puis du CHRS Alésia est cédée à deux autres associations. La perte de ses deux foyers « parisiens » conduit l'association à relocaliser son siège en 2018 dans la Drôme où son activité s'est plus largement développée.

Modalités d'entrées

Don.

Présentation du contenu

Le fonds est très lacunaire avant 1945 puisque pour cette période, seuls les registres de procès-verbaux de réunions depuis 1928 ont été conservés. Le fonds « Matter » souffre ensuite de quelques manques (réunions d'instances entre 1973 et 1983 par exemple), tandis que celui du Foyer du jeune libéré apparaît plus complet. Une bonne partie du fonds est constituée par les dossiers de suivi de trois établissements : le foyer de Sauzet-Montélimar, le foyer d'Alésia et le foyer de Créteil.

Conditions d'accès

Les cotes 392 J 1, 3, 6, 12-23, 26-57, 60-62, 70-76, 78, 84-87, 90, 97-105 sont soumises à un délai de communicabilité de 50 ans.

Documents en relation

Archives départementales de la Drôme : 3514 W - Foyers Matter (Montélimar et Sauzet).

Bibliographie

CADIER (Jean), Étienne Matter (1859-1934), témoignages et souvenirs, Nouvelle société d'éditions de Toulouse, 1936.

RAOUL-DUVAL (Guy), Témoignage de déportation : Buchenwald-Dora, octobre 1943-avril 1945, Stanké, Paris, 1997.

 

Cote/Cotes extrêmes

392 J 1-105

Date

1928-2013

Cote/Cotes extrêmes

392 J 28-105

Date

1947-2013

Présentation du contenu

L'association, reconnue d'utilité publique, a pour objectif la réinsertion sociale de personnes en difficulté sociale, prévenus, probationnaires ou libérés de prison. Elle est issue de la fusion de deux associations protestantes. À sa création en 1983, elle gère trois établissements (à Paris, Créteil et Montélimar) et dispose d'un siège sur Paris.

Cote/Cotes extrêmes

392 J 58-105

Date

1957-2010

Cote/Cotes extrêmes

392 J 77-86

Date

1960-2007

Présentation du contenu

En 1967, le pasteur Ungerer fonde le Foyer d'Alésia situé 7 rue Couche dans le 14e arrondissement de Paris. Ouvert en novembre 1967, il est agréé par le ministère de la Justice, ainsi que le 13 décembre 1968 en tant que Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) par les autorités préfectorales pour recevoir les jeunes délinquants en réinsertion. le foyer offre une action éducative individualisée auprès des jeunes adultes libérés de longues ou moyennes peines d'emprisonnement. Il compte alors six studios. En décembre 2015, la gestion de ce foyer est cédée à une autre association.

Cote/Cotes extrêmes

392 J 79-82

Date

1979-2007

Présentation du contenu

Budgets prévisionnels, comptes administratifs, correspondance.

Lacunes des budgets prévisionnels (1979-1983) et des comptes administratifs (1980-1981).

Conditions d'accès

Communicable.

1997-2003

Cote/Cotes extrêmes

392 J 81

Date

1997-2003