391 J - Fonds Roux

391 J - Fonds Roux

Cote/Cotes extrêmes

391 J 1-90

Date

Entre le 15 décembre 1740 et le 04 janvier 1949

Description physique

1,64 ml

Origine

Les archives ont été triées dans un premier temps par Louis Roux en août 1970. Un second tri a été effectué par Bernard Balsan en 2014. Enfin, un dernier tri est réalisé par les filles de Louis Roux, Thérèse et Geneviève (Noirbent Roux).

Le fonds est donné en août 2017, par Thérèse Roux et Bernadette Pace-Roux, filles de Louis Roux, le dernier propriétaire des usines de moulinage.

Le fonds a été classé en août 2022 par Charlotte Mira, chargée d'élaboration d'instruments de recherche, suivi et coordonné par Aurélie Muzeau, sous la direction de Benoît Charenton, directeur des Archives départementales de la Drôme.

Biographie ou Histoire

Généalogie succincte de la Famille Roux en relation avec le moulinage de soie :

 

Les premiers documents du fonds remonte à la première moitié du XVIIIe siècle avec François 1er Roux (1717-1789) marchand-chapelier puis marchand-drapier. Ce dernier achète en 1744 la Maison Roux de la Place (actuellement place de l'abbé Magnet ou encore Place de l'église) à Dieulefit. Parmi ses enfants, François II (1743-1799) devient à son tour négociant en draps. Il est également garde-juré (personne nommée par la communauté de fabricants et de marchands). Il a pour missions de tenir les bureaux de visites (lieu où on appose les marques sur les étoffes), de reconnaître et marquer les étoffes. Il occupera aussi la fonction de collecteur d'impôt au nom de la communauté de Dieulefit. Il est nommé « Roux l'aîné » dans les actes notariés. Il épouse Marguerite Chamoulet.

En 1787, ils donnent naissance à Louis François Roux, autrement nommé « François, fils de l'Aîné » dans les documents. Ce dernier occupe la fonction de manufacturier en draps. Il aménage la maison Roux et lui donne la configuration actuelle. Par la suite, il décide de se retirer de l'industrie du textile et devient maître de la poste royale à Dieulefit. Refusant de prêter serment au nouveau roi des Français, Louis-Philippe, à la chute de Charles X, il perd sa charge de Maître de la poste royale.

Le 13 juillet 1808, Louis François se marie avec Alexandrine Laurence Bovet, fille d'une famille noble du Dauphiné habitant la ville de Crest. En 1818, Louis François crée une entreprise commune avec deux des oncles de sa femme, Melchior et François Borel (également appelés les « Frères Borel »), négociants de la ville de Crest.

Louis-Gervais Roux (1812-1881) va entrer dans l'industrie soyeuse. Il s'installe à Lyon pour y exercer la profession de soyeux. Il se marie à Henriette Zoé Flachaire de Roustan (1828-1883), fille de Bruno Flachaire de Roustan et de Félicité de Malhet de Vachère.

Ils donnent naissance à un fils, Henry Roux en 1853. Né à Lyon, il a été pensionnaire au collège jésuite de Mongré avant de devenir à son tour industriel soyeux. Il retourne vivre dans la ville de ses ancêtres, à Dieulefit. Là-bas il exerce sa profession avec Georges Bonnefoy puis seul. Henry Roux est monarchiste. Il a été condamné pour avoir fait travailler ses ouvriers le jour de la fête nationale.

Il épouse en 1888 Jeanne-Gabrielle d'Humilly de Chevilly (1865-1932), fille du général baron Charles Jérôme d'Humilly de Chevilly et de Caroline-Noémie de Lamare. Henry Roux décède en 1924.

Raymond Charles Louis (1890-1971) est, comme ses aïeux, industriel dans la soie à Dieulefit. Il occupe la fonction de capitaine pendant la Première Guerre mondiale. Il se marie avec Élisabeth Poitou (1895-1993) en 1925. Ils ont cinq enfants : Henri, Geneviève (épouse Noirbent), Michel, Thérèse et Bernadette (épouse Pace).

Louis Roux est capitaine de réserve quand il est mobilisé en septembre 1939. L'usine de la Fabrique Neuve (La Bégude de Mazenc) ferme. Elle rouvre ses portes à partir de mai 1941 mais seulement un quart du matériel est en marche jusqu'au mois de juin.

Fin 1941, Raoul Chaland fait une offre d'achat pour l'usine. Après une succession de procès entre M. Chaland et Louis Roux concernant plusieurs désaccords sur les termes de la vente entre 1942 et 1944, le 8 juin 1944, l'usine ferme définitivement ses portes. Suite à un arrêt de la Cour d'Appel de Grenoble du 24 octobre 1944, l'immeuble de la Bégude de Mazenc est vendu à Raoul Chaland à l'exception d'une petite maison et d'une parcelle de terrain.

 

Histoire de la soierie dans la Drôme :

 

Le travail de la soie est présent dans la Drôme depuis le XVIe siècle. Le département propose un milieu géographique propice à la sériciculture avec un climat adapté pour la plantation de mûriers et des points hydrauliques pour faire fonctionner les moulins.

Le processus de création des étoffes de soie se divise en quatre étapes : la filature, le moulinage, la teinture et le tissage. Le moulinage, la seconde phase du processus, représente l'opération de torsion des fils de soie dans le but de rendre ces fils plus résistants. Il est composé de cinq étapes. Les quatre premières (le mouillage, le dévidage, doublage et moulinage) représente l'ouvraison des fils de soie alors que la cinquième (le flottage) est l'étape du conditionnement.

Au cours de la première partie du XVIIIe siècle (1725-1730), la sériciculture connaît un essor. La fabrication de la soie se fait par de petites industries locales et la commercialisation au plan national s'effectue par les commerçants lyonnais.

Au début du XIXe siècle, la demande de soie en France augmente, ce qui permet la création de plusieurs filatures et moulinages sur le territoire. À partir des années 1840, une maladie qui touche des vers à soie, la pébrine, dévaste les élevages. Les productions de soies baissent. Alors que les filatures sont très touchées par ce déclin de production, les moulinages le sont moins et réussissent à s'adapter au travail des soies importées d'Asie.

Présentation du contenu

Le 391 J Fonds Roux comporte 90 articles produits entre 1740 et 1949. Il s'agit d'un fonds issu d'une famille de mouliniers (personne qui s'occupe de l'étape du moulinage dans le processus de création de la soie), la famille Roux. Des documents se distinguent deux sujets. Dans le premier, nous trouvons des documents relatifs à la vie de la ville et de la société entre 1740 et 1834. Parmi ces archives il y a des procès-verbaux de l'assemblée électorale de la Drôme et d'une séance royale de la chambre des Pairs et de la chambre des députés, des réglementations ou encore des délibérations mais aussi les documents concernant la fonction de collecteur d'impôt occupée par Roux l'Aîné (affaire judiciaire entre M. Roux et M. Moreton de Chabrillan).

Dans un deuxième temps, les archives conservées dans ce fonds traitent du fonctionnement de la soierie de la famille Roux. À travers les documents, les affaires financières de l'entreprise (comptes, factures&) sont abordées. Une partie des archives est relative au personnel qui travaille dans les usines de moulinage (fiches de paies, assurances sociales). Nous pouvons également trouver de la correspondance, les bulletins de conditions et d'autres documents qui illustrent les activités de l'industrie des Roux. Parmi ces archives sont conservés un échantillon de soie grège (soie brute seulement filée) ainsi que deux timbres de marquages (pièces de métal sur lesquelles on frappe avec un maillet pour apposer des inscriptions sur des plombs qui sont accrochés aux extrémités des étoffes).

Conditions d'accès

Le fonds est soumis à des délais de communicabilité qui varient selon les dates des documents concernés.

Documents en relation

Fonds iconographique :

 

100 Fi 1193 : Fonds d'Antressangle. - L'usine Chartron de moulinage de la soie, transformé en hôtel, avenue Gambetta.

 

Fonds privés :

 

 19 J Moulin de Saint-Donat.

 33 J Usine Saint-Joseph, moulinages Lacroix à Montboucher.

 37 J Fonds Cornud (moulinage, négoce, Montélimar, Monboucher-sur-Jabron).

 56 J Fonds des moulinages Émile Rey à Crest.

 69 J Établissement textile de l'Hermitage.

 135 J Fonds de la société Lacroix.

 397 J Fonds de la famille Morier.

 399 J Fonds Maillol, familles Borel et alliés.

 

Archives publiques :

 

5 M Santé publique et hygiène :

 5 M 253

 5 M 265

 5 M 271

 5 M 281

 5 M 310

 5 M 312

 

6M Population, économie, statistiques :

 6 M 896-903

 6 M 1019-1073

 6 M 1166-1174


 

7M Agriculture :

 7 M 47

 7 M 243

 7 M 245

 

10 M Travail et main-d'œuvre :

 10 M 109

 10 M 113

 10 M 130

 

2 Z Sous-préfecture de Montélimar :

 2Z 667/1

 

2 U Cours d'assises :

 2 U 240

 2 U 259

 2 U 304

 2 U 306

 

Bibliothèque :

 BH 212/4 : L'aventure textile en Rhône-Alpes.

 BH 483 : Les industries de la soierie.

 BH 1355 : Le travail de la soie dans la basse vallée de la Drôme au XIXème siècle.

 BH 1587 : La Soie. Art et Histoire.

 BH 1897/8 : Essai historique de la sériciculture et sur la maladie actuelle des vars à soie.

 BH 1928/5 : Musée de la soie. Techniques anciennes de la fabrication de la soie. Un patrimoine vivant. Montboucher-sur-Jabron MontélimarImp. Bayle.

 BH 2206 : La soie en Vivarais.

 BH 3121 : De la soie à l'atome ou 100 ans d'économie drômoise.

Bibliographie

 Balsan Bernard, «Les Roux de Dieulefit : une dynastie de chapeliers sous l'Ancien Régime», 1997, Outre part éditions.

 

Bataillé Olivier, « La répression de la fraude dans le textile montalbanais : entre colbertisme et libéralisme (1745-1789)», 2004, p191-204.

 

 Capez Pierre, « Le mouvement industriel dans la Drôme au XIXe siècle », L'industrie drômoise au XIXe siècle. [dernière consultation le 17.10.2022].

 

 Deschanel Boris, « Négoce, espaces et politique : les recompositions socio-économiques du commerce dauphinois dans la Révolution (années 1745 années 1820) », 2014.

 

 Marie Christiane, « L'industrie de la soierie en Bas- Dauphiné : adaptation et résistance du tissage», Revue de géographie alpine, tome 68, n°2, 1980. pp. 129-151.

 

 Jezequel M., « Les plombs pour sceller au XVIIIe siècle : Les plombs de textiles », Cahier d'histoire des douanes françaises, n°36, 2e semestre 2007.

 

 Reidon Émilien, « Traité pratique et raisonné de la filature et du moulinage de la soie », 1855.

 

 Vidéos Val de Drôme, « Une ville, des fils, Dieulefit », 12/09/2018.