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Origine
Biographie ou Histoire
Pierre-Philippe Le Cardonnel, est né le 12 septembre 1792 à Hauteville-la-Guichard (Manche) et décédé le 29 septembre 1860. Il entra dans l'enseignement public en 1822, puis il a été amené à exercer au Comptoir du négociant. Entré en 1835 au tribunal de commerce, il fut pendant quinze ans, tantôt juge, tantôt président de la magistrature consulaire. Il a été président de la chambre consultative des arts et manufactures, membre de la commission administrative des hospices, du Conseil général, de la commission de l'instruction publique et de la fabrique de sa paroisse. Il entra également comme censeur à la Banque de France de Saint-Lô. Il commença aussi une carrière publique et fut ainsi membre du conseil municipal dès 1840 où il y resta jusqu'à sa mort et maire de Saint-Lô de 1843 à 1848. Il reçut la Croix d'honneur en 1858.
Louis Aimable Le Cardonnel, père de Georges et Louis, est né le 10 septembre 1825 à Marigny (Manche) et décédé le 8 mai 1903 à Valence (Drôme). En 1847, il commença sa carrière dans les Ponts et Chaussées auprès de l'ingénieur en chef de Caen. En 1849 il a été déclaré admissible au grade de conducteur des ponts et chaussées. En 1857, les pouvoirs publics ayant décidé l'exécution des grands travaux nécessaires pour réparer les désastres causés dans la vallée du Rhône par la terrible crue de l'année précédente, il sollicite un poste au service spécial du Rhône et fut nommé à Valence. La valeur des services rendus comme conducteur subdivisionnaire et ses qualités professionnelles le firent désigner en 1874 pour remplir les fonctions d'ingénieur à Valence et lui en firent conférer le titre en 1882. Il prit sa retraite en 1890. Il épousa Amély Joséphine Cumin. Elle possédait un fonds de commerce de mode à Valence qu'elle a vendu en 1865. Ils ont habité rue de Vernoux à Valence.
Georges Le Cardonnel, est né à Valence le 12 octobre 1872 et décédé à Paris le 9 décembre 1941. En 1931 Georges le Cardonnel a épousé Madeleine Dehay, mère de Serge Gauthier. Vers 1900, attiré par les milieux intellectuels, il monta à Paris et mena, dès les premières années "la vie de bohème". En 1904, Alfred Valette, directeur et éditeur du Mercure de France, ami des frères Le Cardonnel, demanda à Georges et à Charles Vellay de faire une enquête sur la littérature contemporaine. L'ouvrage parut en 1905 et compta quatre éditions, remarquable succès pour l'époque. Les deux enquêteurs avaient lu les œuvres des quatre-vingt-dix-sept poètes, romanciers, auteurs dramatiques et critiques et leur avaient même demandé leur point de vue sur la littérature. Georges, par ce biais, a connu un grand nombre d'écrivains et de poètes. En 1909 paraît au Mercure de France le premier et seul roman que Georges ait publié Les soutiens de l'Ordre. En 1911 Georges faisait partie de la rédaction de Paris-Journal. Dans ce quotidien, la place réservée à la littérature et aux arts était considérable. Au sein de la rédaction, une sincère amitié s'établit entre Georges et Alain-Fournier. Il a également collaboré à de nombreuses revues dont La Revue Universelle, Les Marges, Gil Blas, L'Opinion, etc. Pendant la guerre il fut rédacteur à l'Agence Havas et il commença ses collaborations au Journal et au Courrier du Centre qui devaient durer jusqu'en 1939. Il participa à la bataille de "Mein Kampf". Ce programme d'Adolf Hitler pour la conquête du monde parut en français, sans autorisation ni de l'auteur, ni de l'éditeur allemand. Georges fut de ceux qui pensèrent qu'il fallait faire une exception à la règle littéraire, en ne se souciant pas des droits de l'auteur et de l'éditeur. Il fit partie du jury à l'attribution du Prix Goncourt en 1932. Il sortait pratiquement tous les soirs, y compris, pour un temps, aux music-halls et aux cabarets. Chaque année, il assurait pour Le Journal, la critique des représentation d'Orange. Georges n'a pas collaboré aux journaux et aux hebdomadaires qui parurent à Paris en 1940-1941. Ce qui n'empêcha pas la Gerbe et l'Œuvre de lui rendre un vibrant hommage après sa disparition.
Louis Le Cardonnel, est né à Valence le 27 février 1862 et décédé à Avignon dans la nuit du 27 au 28 mai 1936. Son enfance s'écoula sur les bord du Rhône. Il commença ses études secondaires au Petit Séminaire de Valence. Élève de cinquième il monta un jour en chaire au réfectoire et prononça un grave discours. Il fréquenta ensuite le collège municipal jusqu'à la Rhétorique. Il fonda alors une petite revue La Drôme Littéraire. Dès sa vingtième année il alla à Paris où il participa au mouvement symboliste et connut Verlaine, Mallarmé, Stuart Merrill, Samain, Moréas, Viellé Griffin, Retté, etc. Il participa aux soirées du Chat Noir de 1884 à 1886. De cette époque datent ses beaux poèmes inquiets et mystérieux, désespérés parfois, qui parurent dans L'Ermitage et La Plume et dont certains seront reproduits au début de son premier livre. En 1888 il entra au Grand Séminaire d'Issy-les-Moulineaux ; en 1893 il est à Rome au Séminaire Français ; il est ordonné prêtre au grand séminaire de Romans en 1896, à l'âge du 34 ans. Il exerce d'humbles fonctions de vicaire dans les villages de la Drôme, à Saint-Donat et Pierrelatte. Puis, il se retira quelques temps chez les Bénédictins à Ligugé (Vienne) où il rencontra Huysmans. Mais la ville aux sept collines le hantait et surtout Assise et Florence. Il partit pour le Val d'Arno en 1905, tantôt respirant l'esprit de pauvreté de "l'insensé", tantôt vivant dans la cité des princes et des Sages. Il vécut donc en Italie jusqu'en 1924 (entrecoupé d'un séjour en France de 1912 à 1914) et revint vivre en France tout d'abord chez les religieuses trinitaires qui administraient la clinique Saint-Joseph à Valence, puis avec un cercle de disciples et d'amis où se rencontraient Gabriel Faure, Émile Baumann, etc. C'est à Vernègues, chez le peintre Henry de Groux, puis dans une pauvre maison du village et les dernières années, logé au Palais du Roure, en Avignon, chez Madame de Flandreysy, qu'il acheva "sa médiation terrestre". Il était devenu presque aveugle. Toute une école de poètes dauphinois s'est créée et maintenue autour de lui. Le recueil des Poèmes est édité seulement en 1904 au Mercure de France. Un souffle mystique anime déjà certains de ses poèmes. Dès lors, le poète transfiguré par ses sacrifices, grandi par son renoncement, atteint à la plénitude du rythme et de la pensée. Cela lui valut l'admiration de milieux littéraires les plus divers. L'artiste s'engageait dans une vie glorieuse et difficile où il n'a point failli. Le second recueil Carmina Sacra parut en 1912, Du Rhône à l'Arno en 1920 et De l'une à l'autre aurore en 1924. Il reçut le prix Lasserre en 1924 ainsi que la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, dans la promotion Ronsard. Une édition complète de ses œuvres, en deux volumes, a été publiée en 1928. Il est enterré dans le caveau des prêtres de Valence. Son cœur demeure au Palais du Roure dans une urne d'or, au-dessus de la petite chapelle franciscaine. Une plaque commémorative et son buste rappellent qu'il a vécu dans ce lieu.
Jeanne de Flandreysy, est née à Valence le 11 juillet 1874, dans une famille de lettrés tant du côté maternel (famille Allard et du Plantier) que du côté paternel. Elle est décédée à Avignon le 15 mai 1959 et fut inhumée dans le caveau de sa famille au cimetière de Valence. Son père, Etienne Mellier érudit Valentinois s'est fait connaître à Paris dans le journalisme ; il avait fondé une revue littéraire. Jeanne Mellier (Madame de Flandreysy en littérature) collabora d'abord à La Revue Dauphinoise, puis fit paraître des ouvrages de grande qualité inspirés par le régionalisme, richement illustrés et documentés. Elle collabora régulièrement à Paris aux Annales et au Figaro. Pendant la guerre de 1914-1918, elle séjourna fréquemment à Valence "Villa des Lierres" dans la maison de ses parents. Elle collabora également à des éditions avec son père et J. Charles Roux. En 1918 elle devint propriétaire de l'Hôtel de la famille de Baroncelli-Javon en Avignon appelé "Palais du Roure" (XVème siècle) et y fonda une bibliothèque contenant de magnifiques archives iconographiques et un Institut méditerranéen inauguré en 1952 par le Ministre André Marie. Elle se maria, une première fois, en 1899, à l'âge de 25 ans avec un écossais, le comte Aymar de Flandreysy. Il succomba 6 jours après des suites d'un accident de chasse. Ce comte écossais a-t-il bien existé ou n'est qu'une supercherie pour avoir "un nom" ? En 1936, à Alésia, alors âgée de 62 ans elle épousa un voisin, le Commandant Émile Espérandieu, Membre de l'Institut, conservateur des Musées Archéologiques de Nîmes, et des Monuments Romains du Gard, enrichissant ainsi le Palais du Roure de sa bibliothèque et de ses collections. La cession du Roure à la ville d'Avignon est réalisée le 10 juillet 1944 ; Jeanne de Flandreysy reçoit le titre d'archiviste du Palais du Roure qui lui permet de pouvoir consulter toutes ses archives et de conserver son logement sa vie durant. Dans son testament du 2 février 1946 elle avait légué à l'Association Diocésaine de Valence la concession de sa famille dans le cimetière de Valence. "Le caveau contient, disait-elle, les corps des miens…ainsi que celui du poète Louis Le Cardonnel, prêtre de l'Église de Valence, où il lui servira de sépulture". Elle obtint de la ville de Valence la pose d'une plaque sur la maison natale du poète, rue de Vernoux.
Modalités d'entrées
En 1989, les archives composant le fonds 149 J ont été remises aux Archives départementales de la Drôme par M. Serge Gauthier, beau-fils de Georges Le Cardonnel. En effet, la mère de M. Gauthier, Madelaine Dehay, a épousé Georges Le Cardonnel en 1931.
Don.
Présentation du contenu
Ce fonds comprend une importante correspondance adressée à Georges et Louis Le Cardonnel ainsi que des archives personnelles de la famille et des coupures de presse. Le principal intérêt du fonds est la correspondance reçue par Georges Le Cardonnel des personnalités artistiques et littéraires. La liste des correspondants comprend environ 170 noms de personnalités notamment Joséphine Baker, Alain-Fournier, Marcel Aymé, Colette, Georges Duhamel, Malraux, Marcel Proust…
Les documents compris dans ce répertoire couvrent la période 1765-1991 pour les papiers et la gestion des biens familiaux et 1887-1940 pour la correspondance.
Les enveloppes laissées avec la correspondance donnent des renseignements complémentaires notamment les différents lieux où a résidé Louis Le Cardonnel.
Les notes personnelles manuscrites ou dactylographiées écrites par monsieur Serge Gauthier ont été conservées dans les chemises nominatives avec la correspondance s'y rapportant. Elles apportent également des informations intéressantes sur certains auteurs et leur carrière. Ainsi, on apprendra les relations qu’avait Paul Leautaud avec Georges Le Cardonnel et son singe, la vie de Charles Morice et celle d’Ezra Pound.
Ce fonds offre ainsi au chercheur une documentation de qualité sur le monde littéraire et artistique de la fin du XIXème au XXème siècle.
Mode de classement
La première partie versée concernant Georges Le Cardonnel a été identifiée en 1992. La phase d'identification de la deuxième partie comprenant la correspondance de Louis Le Cardonnel, des documents familiaux et des coupures de presse a été terminée en 1997. Les deux parties, après décision de madame Nathan-Tilloy, directrice des Archives départementales, ont été regroupées sous la même cote 149 J. Après classement et mise en boîte, le fonds 149 J est constitué de 580 cotes et représente 0.45 mètres linéaires. La richesse de ce fonds, constitué en partie de correspondance d'auteurs et d'artistes très célèbres, a nécessité une analyse pièce à pièce, alphabétiquement et chronologiquement, de l'ensemble. Des corrections et vérifications ont été faites, sous la direction de madame Nathan-Tilloy afin de combler des lacunes notamment dans l'identification des signatures et le déchiffrage de mots. De nombreuses recherches à la médiathèque publique universitaire de Valence ont été nécessaires pour vérifier l'orthographe du nom des auteurs et les références exactes des ouvrages pour les faire figurer dans l'inventaire de Georges (149 J 156-530) ; pour Louis, seules les signatures et les annotations ont été prises en compte (149 J 17-155).
Conditions d'accès
Ce fonds est librement communicable.
Documents en relation
Archives départementales de la Drôme
Journaux. Le décès du poète Louis Le Cardonnel a été annoncé par tous les journaux de Valence, d'Avignon, de Marseille et de Paris à la date du 29 mai 1936.
Documents figurés.
[1 MI 142 R1] Documentation sur le poète valentinois Louis Le Cardonnel : 2 lettres de Louis Le Cardonnel à monsieur Victor Colomb et à madame Artige-Colomb, sa bibliographie et une suite d'articles le concernant
[4 MI 22 (B 134-135)] Rousset (H.) « Madame de Flandresy », Les Dauphinoises Célèbres, Grenoble, 1908, p. 355-364
[8 FI 1081 à 1084] Portraits photographiques de Louis Le Cardonnel : Collection Archives Départementales de la Drôme
[15 FI] Collection d'estampes imprimées : Fondation Flandresy-Espérandieu - Palais du Roure (Avignon)
Palais du Roure à Avignon
« Au Palais du Roure s'est constituée, grâce aux artistes et aux poètes, amis de Louis Le Cardonnel, une sorte de musée cardonnélien. Le frère du poète, Georges Le Cardonnel, dans un sentiment de reconnaissance, a donné l'exemple en offrant à madame de Flandresy la bibliothèque personnelle de Louis Le Cardonnel où l'on pourra voir, par le recensement des ouvrages, dans la compagnie spirituelle desquels il a vécu, la courbe même de ses lectures et de ses pensées » (extrait de [A 1359], comporte également des portraits de famille).
Archives Départementales de l'Ardèche
[24 J 273] Fonds Forot
Archives départementales de la Haute-Vienne
Pièces isolées et petits fonds (1 J).
1 J 291, 352-377 Fonds Gauthier : documents et correspondance littéraire de Georges Le Cardonnel et de Serge Gauthier (XXe siècle).
Archives Municipales de Bordeaux
Fonds Georges Le Cardonnel : correspondance passive (1872-1941).
Médiathèque de Valence
MS 145 Louis Cardonnel : Poèmes manuscrits.
MS 201 Georges Le Cardonnel : fascicules manuscrits, dactylographiés et imprimés concernant des critiques littéraires. Enquête sur les prix littéraires.
D 13563 Louis le Cardonnel : poèmes manuscrits ou dactylographiés, recueil de poèmes inédits. Jeanne de Flandresy : correspondance concernant l’inhumation de Louis Le Cardonnel.
Nombreux ouvrages de bibliothèque.
Bibliographie
Cette liste n'est pas exhaustive. Le chercheur pourra trouver d'autres références dans les catalogues sur le site Internet des Archives départementales de la Drôme et dans ceux de la salle de lecture.
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Parfois l’enveloppe est jointe à la lettre ou à la carte.
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