367 J - Fonds Toesca

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Cote/Cotes extrêmes

367 J 1-398

Date

1803-1968

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales de la Drôme

Description physique

1.90 ml

Origine

Les producteurs principaux du fonds sont Jean-Claude Foriel, Jeanne-Marie Foriel née Bernard, épouse du précédent, Eugène Foriel et Emma Foriel, leurs enfants, Emma Marie Toesca née Foriel, fille d'Eugène Foriel, Jacques Toesca, René Toesca et Annie Colombet née Toesca, enfants d'Emma Marie Toesca et Pierre Toesca et Maryse Toesca, enfants de Jacques Toesca.

Biographie ou Histoire

Jean-Claude Foriel est le membre fondateur de la famille dont il est question dans ce fonds. Il naît en Ardèche le 2 janvier 1806 d'un Jean-Claude Foriel et de Marie-Marguerite Martinot. La famille Foriel est dans le commerce d'import et d'export de vins. Par son mariage avec Jeanne-Marie Bernard en avril 1826, il s'engage aux côtés de son beau-père dans ses premières adjudications de travaux publics. Ils constituent sa principale activité professionnelle, partant de marchés publics de fourniture pour aboutir à des marchés de grande ampleur, notamment ceux de la réparation des digues du Rhône entre Beaucaire et Fourques qui ont cédé après la crue de novembre 1840 et ceux de la construction du chemin de fer de Paris à Chartres, pour la section de Rambouillet au chemin de la Croix de la Poule, pour lesquels il réside à Épernon pendant près de deux ans. Ses activités lucratives lui permettent de se constituer un large domaine familial à Malijai, dans les Basses-Alpes, où il acquiert notamment le château de Malijai, gère une exploitation agricole et meunière et une activité de sériciculture. Sa position de notable de Malijai et de plus fort imposé lui permet d'accéder à la vie politique locale et au conseil municipal de la commune. Cependant, il ne transmet pas sa position et son patrimoine à son fils en raison de dettes importantes qu'il doit rembourser aux alentours de 1870. La seule propriété issue de Jean-Claude Foriel qui se transmet par héritage jusqu'à Jacques Toesca est le caveau familial à Malijai que Jean-Claude Foriel a fait bâtir pour sa fille Emma et son épouse Jeanne-Marie, décédées avant lui. Il décède quant à lui le 23 juillet 1893.

Son épouse Jeanne-Marie Bernard naît le 23 mars 1810. Ils se marient en avril 1826 et de ce mariage naissent Eugène et Emma Foriel. Elle suit son époux à Épernon lors de ses travaux de chemins de fer. Elle le soutient aussi lors de ses réclamations à l'encontre des administrations concernant la révision des prix de ses adjudications, en adressant des lettres de requête en sus de celles de son époux. Elle décède le 9 octobre 1857.

Emma Foriel naît le 24 décembre 1830 de Jean-Claude et Jeanne-Marie Foriel. On a peu d'informations à son sujet, à l'exception de son goût pour la musique qui se révèle dans son abonnement à la Revue et gazette musicale de Paris. Dans la correspondance paternelle, il est question de sa santé qui est jugée fragile. Elle tombe malade en novembre 1851 et décède peu après à Montpellier, le 28 janvier 1851.

Eugène Foriel est le fils aîné de Jean-Claude et Jeanne-Marie Foriel. Il naît en 1827. Il semble suivre pour un temps les activités de travaux publics de son père, comme en atteste sa carte du réseau ferroviaire de la France et sa correspondance. Cependant, il s'oriente vraisemblablement vers une carrière de magistrat, si l'on en juge par la collection de cartes de visite d'hommes de loi. Il quitte les Basses-Alpes et s'installe à Nyons, au lieu-dit la Pousterle, où sa famille s'établit durablement. Il est comme son père un membre actif de la vie politique locale et joue un rôle important au conseil municipal de Nyons dans le dossier de laïcisation des écoles publiques, qui aboutit à la démission de nombreux conseillers municipaux, lui inclus. Il épouse Victorine Grand avec laquelle il a deux filles, Emma Marie Isabelle et Hortense Marie Eugénie. La branche aînée des Foriel s'arrête donc avec son décès le 18 novembre 1893, quelques mois après son père.

Emma Marie Foriel naît le 2 janvier 1861 à Nyons. Elle épouse un receveur de l'Enregistrement, François Pierre Toesca, né en 1856. Ils ont ensemble trois enfants, Jacques, René et Annie Toesca. C'est elle qui transmet à ses enfants l'héritage du caveau des Foriel. Elle décède le 19 novembre 1940.

René Toesca est le frère cadet de Jacques Toesca. Il naît le 22 avril 1890, suit ses études dans le même collège que son frère, à Villefranche-de-Rouergue. Il devient élève vice-consul à Alexandrie. Il est mobilisé en 1914 et décède de ses blessures le 31 décembre 1914, dans les premiers mois du conflit.

Annie Toesca est la benjamine de la fratrie Toesca.Elle naît le 1er octobre 1891 à Nyons. Elle épouse Pierre Gustave Colombet le 9 avril 1941. Elle décède en 1980.

Jacques Toesca, né le 3 octobre 1887, est le fils aîné d'Emma Marie et de François Pierre Toesca. Il fait ses études au collège de Villefranche-de-Rouergue, où il publie ses premiers articles dans le journal local Le Narrateur. Il est nommé surnuméraire de l'Enregistrement à la fin de ses études. Il effectue son service militaire au 19e régiment d'artillerie, 15e batterie alpine, dans les Alpes-Maritimes.

Il en garde un souvenir pénible et c'est au terme de ces trois ans de service que son socialisme s'affirme définitivement: il adhère aux sections locales de la S.F.I.O. au gré de ses mutations professionnelles dans la Drôme, le Var, l'Isère et le Nord. Sa défiance envers le patriotisme l'amène à adhérer aux discours de paix de Jean Jaurès et à protester contre la loi des Trois Ans, ce qui lui vaut une perquisition de son domicile à Nice le 27 mai 1913.

Il est mobilisé en 1914, blessé une première fois. En 1916, il est rappelé et envoyé sur le front d'Orient jusqu'en août 1918. Il continue toutefois à participer à la vie politique socialiste, et affiche au fil des années un pacifisme toujours plus fort, qui lui vaut d'être rayé de la liste des défenseurs auprès du Conseil de guerre, où il était appelé régulièrement par des soldats qui se reposaient sur son éducation et son talent oratoire.

Au retour de Macédoine, il reprend part activement à la vie socialiste. Il est le moteur du mouvement syndicaliste à la Direction de l'Enregistrement et fonde l'Union générale de l'Enregistrement. Il est aussi l'instigateur de la réunion en fédération des nombreux syndicats de fonctionnaires. Il participe à de multiples élections, tant législatives que cantonales et municipales, à la fois dans le Nord, dans la Drôme, dans le Var et dans les Alpes-Maritimes. Il côtoie au cours de ces élections des hommes politiques d'envergure, comme Jules Nadi, député-maire de Romans, Jean Ossola de Nice, ou Pierre Renaudel.

Son mariage lui donne deux enfants, Pierre et Maryse Toesca. Pierre naît en 1922. Il étudie à la Faculté de philosophie de Lyon. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient membre de la résistance au sein des Forces Unies de la Jeunesse. Il opère en Isère et dans le Rhône avant d'être arrêté, interné et probablement torturé au fort Montluc à Lyon, avant d'être fusillé à Genas le 12 juillet 1944. A sa mémoire, et pour honorer Jacques Toesca qui a lui aussi participé à des actions de résistance à Nyons et a marqué l'histoire de la région, les villes de Toulon et de Nyons renomment une rue Pierre Toesca. Une plaque commémorative est aussi dressée au quartier Gambetta à Lyon.

Maryse Toesca naît en 1927. A l'instar d'Emma Foriel, on sait peu de choses à son sujet, si ce n'est qu'elle est affligée par une maladie infantile. La correspondance de son père semble indiquer que cette maladie dure plusieurs années avant de l'emporter comme son frère en 1944.

Après le décès de ses enfants et la fin de la guerre, Jacques Toesca participe au redressement de Nyons. Il est membre du conseil municipal dès 1945. Son militantisme socialiste perdure jusqu'à la guerre d'Algérie: il suit les évolutions politiques, les changements de constitution, et les grandes politiques internationales. Socialiste convaincu et méfiant envers le communisme et le fascisme, il tient une documentation riche sur la politique et la société.

Il consacre la fin de sa vie à une riche activité littéraire. Il publie deux ouvrages d'histoire locale, Le Canton de Nyons de 1789 à 1959, et Les Joueurs de boules. Outre cela, il rédige de nombreux manuscrits, relativement volumineux, comme Nées en 1890 ou Lucrèce et le paysage.

Il décède à Nyons le 25 juillet 1976.

Histoire de la conservation

La cousine de Jacques Toesca, Mme Thevenet, confie en 1975 deux mètres linéaires de documents à M. Gras, conservateur du musée de Nyons. Une première prise de contact de l'archiviste itinérant des Archives départementales avec ce fonds conduit à son conditionnement sommaire. Il faut attendre 2005 pour qu'un premier contrat de dépôt soit évoqué, dans la perspective d'un microfilmage. Ce contrat de dépôt laisse finalement place à une intention de don de l'association Les Amis du musée de l'Olivier de Nyons en 2014. La prise en charge du fonds par les Archives départementales est effective le 19 janvier 2015.

Modalités d'entrées

Il s'agit d'un don de l'association Les Amis du musée de l'Olivier de Nyons au Conseil général de la Drôme.

Présentation du contenu

Grâce aux nombreux dossiers de marchés publics, ce fonds permet d'étudier d'une démarche administrative très réglementée. Il est aussi une source précieuse pour l'histoire locale des mouvements socialistes et des élections. Il contient sur une période d'un siècle des informations sur la vie politique de la Drôme, de la France et de l'Europe. Outre cela, il offre une représentation unique de la presse socialiste et syndicaliste, qui est abondante dans le nombre et dans la répartition géographique, du Nord aux Alpes-Maritimes. Mis à part son caractère hautement politique, il convient de noter la richesse littéraire de ce fonds. Jacques Toesca mêle les intérêts politiques et intellectuels dans ses pièces et ses poèmes sur l'Enregistrement, dans ses manuscrits de romans sur la vie nyonsaise et dans les fragments issus de la période de son service militaire. De nombreuses régions géographiques sont représentées: les départements de la Drôme, du Var, des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, de l'Isère, de l'Ardèche, d'Eure-et-Loir, du Nord, de l'Aveyron, ainsi que le front d'Orient en Macédoine.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Au cours du classement, l'élimination est restée très limitée. A l'exception de quelques pièces de type journaux, très endommagés, ou de type enveloppes, dépourvues de sens et d'intérêt historique, l'élimination a concerné les dossiers placés par Jacques Toesca lui-même dans ses papiers personnels ou dans ceux de sa famille, ainsi que ceux placés par le premier archiviste de manière sommaire lors de son examen superficiel des boîtes. Les doublons en trop grand nombre, de type bulletins de vote et cartes d'entreprise, ont également été éliminés.

Accroissements

Il s'agit d'un fonds clos.

Mode de classement

Le fonds 367 J a été classé et analysé par dossier.

Conditions d'accès

Ce fonds est un don d'archives privées qui ne fait l'objet d'aucune condition spécifique de communicabilité.

Conditions d'utilisation

Ce fonds est un don d'archives privées qui ne fait l'objet d'aucune condition spécifique de reproduction. Les productions littéraires de Jacques Toesca sont des œuvres de l'esprit dont le propriétaire intellectuel est connu. En tant que telles, elle sont soumises au Code de la propriété intellectuelle, article L112-5.

Langue des unités documentaires

Ce fonds contient majoritairement des documents en français, mais également en anglais, italien, allemand, et chinois.

Caractéristiques matérielles et contraintes techniques

Ce fonds est constitué de documents papier.

Existence et lieu de conservation des originaux

Ce fonds n'est pas une reproduction.

Existence et lieu de conservation de copies

Ce fonds ne dispose pas de copies.

Documents en relation

Pour compléter les recherches relatives à ce fonds, des sources complémentaires sont disponibles:

- Aux Archives départementales de la Drôme, dans les fonds de la Première Guerre mondiale via le Guide des sources édité dans les fonds privés de la Seconde Guerre mondiale, dans les fonds des élections, dans les fonds communaux déposés.
- Aux Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, dans les fonds de notaires de Malijai, Oraison, les Mées, Digne, dans le fonds des Hypothèques.
- Aux Archives départementales d'Eure-et-Loir, dans les fonds des Ponts-et-Chaussées.
- Aux Archives départementales de l'Ardèche, dans les fonds de notaires et de police.
- Aux archives départementales de l'Aveyron, dans les fonds de la presse, pour Le Narrateur.
- Aux archives départementales du Var et du Nord et aux Archives municipales de Dunkerque, dans les fonds des élections.

Bibliographie

Syndicalisme et socialisme des fonctionnaires:

Siwek-Pouydesseau Jeanne, Le syndicalisme des fonctionnaires jusqu'à la guerre froide, 1848-1948, Villeneuve-d'Ascq, Presses Universitaires de Lille, 1989.
Thuillier Guy, Bureaucratie et bureaucrates en France au XIXe siècle, préface de Jean Tulard, Genève, Droz, 1980.

Histoire des marchés publics:

Lemesle Hélène, « Réglementer l'achat public en France (XVIIIe-XIXe siècle)», dans Genèses, 2010/3, n° 80, p. 8-26.

Famille Toesca pendant la Seconde Guerre mondiale:

Jacques Toesca:

http://www.museedelaresistanceenligne.org/media.php?media=266&popin=true

Pierre Toesca:

http://www.museedelaresistanceenligne.org/media.php?media=583&popin=true

Cote/Cotes extrêmes

367 J 116-391

Date

1848-1963

Mots clés personnes

Cote/Cotes extrêmes

367 J 128-244

Date

1902-1961

Cote/Cotes extrêmes

367 J 129-194

Date

1911-1958

Cote/Cotes extrêmes

367 J 149-186

Date

1913-1961

Cote/Cotes extrêmes

367 J 159-180

Date

1913-1961

Cote/Cotes extrêmes

367 J 159-173

Date

1913-1945

Cote/Cotes extrêmes

367 J 159-167

Date

1913-1919

Cote/Cotes extrêmes

367 J 164-167

Date

1919

Cote/Cotes extrêmes

367 J 166-167

Date

1914

Isère (38). Jacques Toesca électeur.

Cote/Cotes extrêmes

367 J 166

Date

1919

Présentation du contenu

Bulletins de vote, professions de foi, carte d'électeur.